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Cabinets de conseil : la CGT porte plainte

Cabinets de conseil : la CGT porte plainte


Recourir aussi massivement aux cabinets de conseil pendant le premier quinquennat d’Emmanuel Macron était-il illégal ? La CGT le pense. Trois des syndicats de la confédération ont déposé plainte contre X, mardi 25 octobre, auprès du Parquet national financier (PNF), générant une nouvelle suite judiciaire à cette affaire lancée par le rapport du Sénat de mars 2022. Les sénateurs y dénonçaient « un phénomène tentaculaire » et un doublement des dépenses liées à des missions de conseil. Une enquête a déjà été ouverte sur certains aspects fiscaux et une plainte déposée par le Sénat pour faux témoignage.

Lire notre enquête : Article réservé à nos abonnés Les cabinets de conseil, une machine installée au cœur de l’Etat

La CGT ne réfute pas « la démarche politique » que représente cette plainte, déposée par l’UFSE-CGT (fonction publique d’Etat), la Fédération des services publics (territoriale) et la Fédération CGT de la santé et de l’action sociale (hospitalière). Mais ce qui relève, selon elle, d’« une marchandisation du service public » s’est produit « au mépris des missions du service public et a dégradé les conditions de travail d’agents relégués au rôle d’exécutants ». Selon le Sénat, les dépenses consacrées au conseil ont doublé pendant le premier mandat du président de la République, portant la facture à un milliard d’euros en 2021.

Or, souligne la CGT, cette somme représente l’embauche de 20 000 fonctionnaires. « Un pognon de dingue, a pointé Me William Bourdon, avocat de la CGT, faisant allusion à l’expression utilisée par Emmanuel Macron lui-même à propos des dépenses sociales de l’Etat, sur lequel il faudra s’expliquer et qu’il faudra peut-être un jour rendre… »

Les deux avocats du syndicat, Mes William Bourdon et Vincent Brengarth, ont expliqué lors d’une conférence de presse, mercredi 26 octobre, ce qui, dans cette pratique courante et ancienne, pourrait relever d’une qualification pénale. Ils ont identifié sept infractions, notamment le détournement de fonds publics par négligence, Me Brengarth relevant « l’existence de prestations inutiles ou redondantes » ou ne donnant lieu à aucune suite. C’est sur ce fondement que Christine Lagarde, aujourd’hui présidente de la Banque centrale européenne, a été condamnée dans l’affaire Tapie, en 2016, a rappelé Me Bourdon. « Le délit est parfaitement adapté, a-t-il précisé. C’est même le minimum syndical… »

« Entre-soi profond »

La plainte, épaisse d’une cinquantaine de pages, évoque également le trafic d’influence, du fait de « la collusion et de la perméabilité entre acteurs publics et privés », Me Brengarth s’interrogeant à cette occasion sur « l’intervention de consultants à titre gratuit dans la campagne d’Emmanuel Macron ». Une prise illégale d’intérêt est également envisagée du fait « des relations » entretenues entre Emmanuel Macron et des collaborateurs associés du cabinet McKinsey. De même qu’un potentiel favoritisme, du fait de « l’absence totale de transparence » avec laquelle ont été passées certaines commandes.

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