L’approche de la baisse des ristournes sur le litre d’essence a convaincu bien des automobilistes de faire le plein, lundi 14 novembre, au point que de nombreuses stations-service étaient en rupture de carburant. Mercredi, la remise de 30 centimes d’euro par litre de carburant financée par l’Etat depuis le 1er septembre passera à 10 centimes, et celle de TotalEnergies passera de 20 à 10 centimes.
Les deux remises de 10 centimes seront en vigueur jusqu’au 31 décembre. En 2023, le gouvernement prévoit plutôt une aide ciblée pour les automobilistes « qui ont du mal à joindre les deux bouts », comme l’a affirmé le ministre des comptes publics, Gabriel Attal.
Environ 13 % des stations complètement à sec
Selon l’Agence France-Presse (AFP), près de 21 % des stations-service du pays étaient à cours d’au moins un carburant – essence ou gazole – sur la journée de lundi. Environ 13 % étaient totalement à sec, selon des données transmises par les stations sur le site prix-carburants.gouv.fr. Dans dix-sept départements, plus de 40 % manquaient soit d’essence, soit de gazole, avec de fortes disparités régionales.
La plupart des départements de région parisienne faisaient état de carences : la Seine-Saint-Denis (49,5 % de stations affectées), le Val-d’Oise (46 %), les Yvelines (45 %) ou encore Paris (43,6 %). En Auvergne-Rhône-Alpes, 58 % des stations du Puy-de-Dôme manquaient d’au moins un type de carburant, et 46 % dans le Rhône.
« Cet emballement est dû à la fin des remises (…), mais aussi au week-end de trois jours [du fait du vendredi 11 novembre férié], avec un jour d’approvisionnement en moins la semaine dernière », explique à l’AFP Francis Pousse, président chargé des stations-service et des énergies nouvelles de Mobilians, syndicat professionnel qui représente 5 800 stations traditionnelles (hors grande distribution).
« Les camions recommencent à rouler »
En baisse continue depuis la mi-octobre, le prix du gazole s’affichait la semaine dernière à la pompe à 1,83 euro le litre en moyenne nationale, soit 3,6 centimes de moins que la semaine précédente, selon des chiffres du ministère de la transition écologique arrêtés vendredi et publiés lundi. L’essence sans plomb 95, stable, coûtait en moyenne 1,68 euro le litre, et le sans-plomb 95-E10 enregistrait une légère hausse de 1,74 centime, à 1,62 euro le litre.
« Vous ne réapprovisionnez pas instantanément un ensemble de stations-service », souligne Francis Pousse, qui se refuse à parler de pénurie en France. « Les camions recommencent à rouler depuis [lundi] matin pour réapprovisionner les stations-service », précise-t-il ; par ailleurs, « la consommation de carburant devrait largement ralentir à partir de mercredi » avec la baisse des rabais.
