Publié le :
Dans un discours très attendu à la tribune de l’Assemblée générale des Nations Unies, le président américain a prononcé mercredi une ferme condamnation de la Russie, accusant Moscou d’avoir « violé de manière éhontée les principes de la Charte des Nations unies » en envahissant l’Ukraine.
La Russie clouée au pilori : Joe Biden a accusé Moscou, mercredi 21 septembre à la tribune de l’ONU, d’avoir « violé de manière éhontée » les principes des Nations unies. Le président américain a aussi fait un geste envers les pays en développement en promettant de l’aide alimentaire et en soutenant une réforme du Conseil de sécurité.
Comme plusieurs chefs d’État et de gouvernement l’ont fait avant lui mardi au premier jour de cette grand-messe diplomatique annuelle, Joe Biden a attaqué frontalement la Russie qui a annoncé la mobilisation de centaine de milliers de réservistes et brandi la menace d’un recours à l’arme nucléaire.
« Cette guerre anéantit le droit de l’Ukraine à exister, tout simplement », a lancé le président américain.
La Russie, membre permanent du Conseil de sécurité, « a violé de manière éhontée les principes de la Charte des Nations unies » en s’emparant de parties de territoire de son voisin, a-t-il martelé.
Le président français Emmanuel Macron, qui avait lui accusé à la tribune la Russie d’être responsable d’un « retour des impérialismes et des colonialismes », a appelé mercredi la communauté internationale à « mettre le maximum de pression » sur Vladimir Poutine.
Alors que les pays du Sud expriment un agacement croissant à l’égard des Occidentaux, accusés de se focaliser sur l’Ukraine au détriment des multiples crises subies dans le reste du monde, le président américain a tendu la main aux pays en développement.
Lutte contre l’insécurité alimentaire
Il a notamment annoncé mercredi une nouvelle aide de 2,9 milliards de dollars pour lutter contre l’insécurité alimentaire dans le monde, qui s’ajoute à une somme de 6,9 milliards de dollars déjà promise cette année par Washington.
« Dans n’importe quel pays du monde, quelles que soient les raisons de nos divisions, quand les parents ne peuvent pas nourrir leurs enfants, rien d’autre ne compte, rien », a-t-il insisté.
Américains, Européens et Africains s’étaient engagés mardi dans une déclaration commune à agir « avec urgence, ampleur et de concert pour répondre aux besoins alimentaires urgents de centaines de millions de personnes à travers le monde ».
Le secrétaire général de l’ONU, passant en revue les multiples crises auxquelles doit faire face un monde qui n’a pas été aussi divisé depuis longtemps, a mis en garde contre « un hiver de grogne mondiale ».
« La crise du pouvoir d’achat se déchaîne, la confiance s’effrite, les inégalités explosent, notre planète brûle » et malgré tout, « nous sommes bloqués par un dysfonctionnement mondial colossal », avait-il déploré mardi lors de son discours d’ouverture.
Joe Biden s’est par ailleurs dit favorable à une réforme majeure du Conseil de sécurité, consistant à augmenter le nombre de membres permanents (actuellement 5 : États-Unis, Royaume-Uni, France, Russie et Chine) et non permanents (15 aujourd’hui).
Une revendication formulée notamment par le Japon et de nombreux pays en développement. « Il est temps de faire droit à la juste et légitime revendication africaine sur la réforme du Conseil de Sécurité », avait ainsi insisté mardi à la tribune le président sénégalais Macky Sall, à la tête de l’Union africaine.
Solidaire des femmes iraniennes
Même si cette question a été évoquée par plusieurs dirigeants, l’Ukraine restera sans doute pour le reste de la semaine au sommet des préoccupations d’un grand nombre de dirigeants.
Le discours du président ukrainien Volodymyr Zelensky mercredi dans la soirée est ainsi très attendu, même s’il n’est pas à New York et a obtenu l’autorisation exceptionnelle des États membres de l’ONU de s’exprimer via message vidéo.
L’Ukraine sera aussi le sujet d’une réunion du Conseil sécurité jeudi et réunira les ministres des Affaires étrangères – théoriquement en présence de Sergueï Lavrov, qui mène la délégation russe à l’ONU en l’absence de Vladimir Poutine.
Le dossier nucléaire iranien et les manifestations qui se multiplient en Iran après la mort d’une jeune femme détenue par la police des mœurs ont réussi à se frayer un chemin sur le devant de la scène internationale. Le président Biden s’est dit solidaire des « femmes courageuses d’Iran » qui manifestent partout dans le pays.
« Les dirigeants iraniens devraient remarquer que la population est mécontente de la direction qu’ils ont prise. Ils peuvent prendre un autre chemin », a déclaré à l’AFP le chef de la diplomatie britannique, James Cleverly, en marge de l’Assemblée.
>> À lire : Iran : « les femmes ne se laissent plus faire » face à la répression croissante de la police des mœurs
Lors d’un discours de plus de 30 minutes, le président iranien Ebrahim Raïssi s’est défendu, accusant l’Occident d’avoir « deux poids, deux mesures » concernant les droits des femmes.
Il a également assuré que son pays « ne cherche pas à construire ou à obtenir des armes nucléaires », et douté de la sincérité du gouvernement américain de relancer l’accord de 2015 qui était censé garantir que la République islamique ne puisse pas se doter de l’arme atomique en échange d’une levée des sanctions sur son économie.
« Nous ne permettrons pas à l’Iran d’acquérir l’arme nucléaire », a répondu Joe Biden, estimant qu’il est « impossible de gagner une guerre nucléaire et il ne faut pas la mener ».
Avec AFP