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Au Tchad, le président Mahamat Déby dénonce une « insurrection » soutenue par des « puissances étrangères »

Au Tchad, le président Mahamat Déby dénonce une « insurrection » soutenue par des « puissances étrangères »


Des manifestants sont rassemblés autour d’un corps recouvert du drapeau tchadien, à N’Djamena, le 20 octobre 2022.

Les manifestations violemment réprimées au Tchad, jeudi 20 octobre, étaient une « insurrection minutieusement préparée » avec le « soutien de puissances étrangères », a affirmé lundi, sans les nommer, le président Mahamat Idriss Déby.

L’opposition avait appelé à manifester contre le régime du jeune général, qui venait de prolonger de deux ans une période de transition vers des élections, sur proposition d’un forum national boycotté par une grande partie de l’opposition, de la société civile et de la rébellion armée. Et ce dix-huit mois après avoir été proclamé président – alors à la tête d’une junte militaire – pour remplacer son père, Idriss Déby Itno, tué au front par des rebelles.

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Le gouvernement de transition avait reconnu dès jeudi qu’une « cinquantaine de personnes » avaient été tuées, dont une dizaine de membres des forces de l’ordre, selon lui, et accusé l’opposition d’avoir fomenté « une insurrection » et « un coup d’Etat ». Mais des ONG et des sources médicales avaient parlé de dizaines de « manifestants pacifiques » tués par balles et de centaines de blessés à N’Djamena et dans quatre villes du sud du pays.

Il s’agissait d’« une vraie insurrection minutieusement planifiée pour créer le chaos dans le pays », a martelé lundi M. Déby dans un discours télévisé, accusant les manifestants d’avoir « froidement tué » des « civils » et « assassiné » des membres des forces de l’ordre « dans leurs casernes », avec « la volonté manifeste de déclencher une guerre civile ».

Un deuil national de sept jours

Il a accusé l’opposition et des groupes rebelles d’en être les organisateurs et d’avoir « recruté et utilisé des groupes terroristes, paramilitaires pour opérer des assassinats gratuits de masse », après avoir « sollicité le soutien des puissances étrangères » pour « accéder au pouvoir ». Sans davantage de précisions. Le général cinq étoiles de 38 ans a également décrété un deuil national de sept jours et promis que la justice allait déterminer les « responsabilités » dans ces « tueries ».

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Lundi, l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) a accusé le pouvoir de « graves violation des droits humains » dans la répression des manifestations de jeudi et d’avoir tué au moins « 80 personnes ». L’ONG affirme avoir saisi les rapporteurs spéciaux de l’ONU de cas d’« exécutions sommaires » et de « tortures » sur « des manifestants pacifiques ».

L’Union africaine (UA) et l’Union européenne (UE) avaient déjà « condamné fermement », jeudi, la répression des manifestations et de « graves atteintes aux libertés d’expression et de manifestation ». La France, alliée de N’Djamena, avait « condamné l’utilisation d’armes létales contre les manifestants ».

Mardi, les chefs d’Etat et de gouvernement des onze pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Ceeac), dont le président Déby, sont invités à un sommet extraordinaire à Kinshasa pour évoquer à huis clos la situation au Tchad.

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Le Monde avec AFP

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