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au Sénégal, une expérience pour préparer la réinsertion des détenus

au Sénégal, une expérience pour préparer la réinsertion des détenus


« De l’escrime à l’estime. Une réponse à la récidive », documentaire réalisé par Nils Tavernier.

LCP – MARDI 29 NOVEMBRE À 20 H 30 – DOCUMENTAIRE

Il y a vingt-cinq ans, Bertrand Tavernier (1941-2021) et son fils Nils se trouvaient au Sénégal pour y tourner un documentaire sur les enfants des rues. Ils y avaient fait la connaissance de Nelly Robin, à la tête de l’association Pour le sourire d’un enfant.

Vingt-cinq ans plus tard, Nils Tavernier est revenu au Sénégal. A Thiès, ville située à 70 kilomètres de Dakar, il a retrouvé Nelly Robin, dont le travail en faveur des enfants en délicatesse avec la loi n’a jamais cessé.

Son association, en partenariat étroit avec l’administration pénitentiaire sénégalaise, propose des innovations éducatives et artistiques afin de promouvoir des alternatives à la privation de liberté, préparer la sortie de prison et rompre avec le cycle de récidive.

En compagnie d’éducateurs, d’institutrices et de coordinateurs, Nelly Robin accomplit un travail phénoménal. Et depuis une dizaine d’années, son association a mis au point la méthode baptisée « Escrime et justice réparatrice ». Soixante leçons minutieusement détaillées dans une brochure. Une méthode originale qui a fait ses preuves puisque, sur près de cinq cents jeunes détenus ayant pratiqué l’escrime, aucun n’a récidivé.

« Tous égaux »

Une réussite telle que l’ambassadeur de France en personne est venu à la maison d’arrêt de Thiès découvrir les mérites de cette méthode. « Il fallait essayer quelque chose pour contenir la colère de ces jeunes. J’avais vu en France des enfants plus qu’hyperactifs respecter les règles dès qu’ils arrivaient sur la piste de la salle d’armes », se rappelle Nelly Robin.

L’escrime, arme miracle contre la récidive ? Masque sur le visage, buste protégé par une veste matelassée blanche, fleuret en main, la discipline sollicite la communication, l’ouverture d’esprit, le respect de l’adversaire, de l’arbitre et des règles. Et pour les enfants de Thiès en délicatesse avec la justice, sa pratique s’effectue à l’extérieur de la prison. Filles et garçons mélangés.

« Mettre le masque leur permet de laver leur honneur, d’oublier qu’ils ont commis des bêtises. Ils sont tous égaux », estime Jacques Faye, maître d’armes et éducateur à l’association depuis trente ans. « Apprendre l’escrime, cela t’ouvre les yeux et l’esprit ! », lance Ibrahima, 22 ans, excellent tireur et ancien détenu pendant plus de deux ans pour vol. Et puis, « grâce à l’escrime, on parle aux filles. En prison, c’est interdit », sourit un autre jeune escrimeur.

Au fil du temps, on a constaté que la pratique de cette discipline avait aussi amélioré les capacités d’attention des enfants. Cette méthode « Escrime et justice réparatrice » est aujourd’hui reconnue au niveau international. Des pays comme le Maroc, le Rwanda et la Côte d’Ivoire la sollicitent pour leur programme de réinsertion des mineurs en conflit avec la loi. En garde, prêts ? Allez !

 De l’escrime à l’estime. Une réponse à la récidive, de Nils Tavernier (Fr., 2022, 52 min). LCP

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