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au nom des femmes, la star de cinéma Taraneh Alidoosti s’affranchit de son voile

au nom des femmes, la star de cinéma Taraneh Alidoosti s'affranchit de son voile


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La contestation ne faiblit pas en Iran, deux mois après les violences policières qui ont fait plus de 300 morts dans le pays depuis la mort de Mahsa Amini. De plus en plus de célébrités s’engagent sur les réseaux sociaux aux côtés des protestataires à l’instar de l’actrice Taraneh Alidoosti, qui a notamment publié, mercredi, une photo d’elle sans voile.

En apparence, rien de subversif. Une femme pose sur Instagram, longue chevelure brune tombant sur un tee-shirt noir. Sauf que la trentenaire est Taraneh Alidoosti, une célèbre actrice iranienne et ardente militante des droits des femmes et des droits humains dans son pays. Elle a joué dans de nombreux films du réalisateur Asghar Farhadi. Très remarquée pour son rôle dans « The Salesman » qui lui a valu l’Oscar du meilleur film en langue étrangère en 2017, elle pèse aussi près de 8 millions d’abonnés sur Instagram.

C’est sur ce compte très suivi que l’actrice de 38 ans a choisi de publier, mercredi 9 novembre, une photo d’elle non voilée tenant une pancarte sur laquelle on peut lire, « femme, vie, liberté », le slogan des protestataires en langue kurde, en hommage à Mahsa Amini, décédée le 16 septembre après son arrestation par la police des mœurs pour ne pas avoir porté une « tenue appropriée » et par qui tout a commencé.

« La migration des oiseaux chanteurs »

Cet acte de défi à l’égard du régime ultra-conservateur n’est pas son premier. La militante n’a cessé de manifester son soutien au mouvement de protestation qui agite le régime des Mollahs depuis le 14 septembre. Le jour de la mort de la jeune femme, – le 16 septembre -, Taraneh Alidoosti a indiqué que Mahsa Amini était morte « sans avoir fait quoi que ce soit », tout en appelant ses abonnés à raconter publiquement leur histoire. L’actrice a aussi publié un court poème, toujours en kurde en hommage à la langue de la défunte, que l’on peut traduire par ces mots : « Votre dernière absence, la migration des oiseaux chanteurs, n’est pas la fin de cette rébellion. »

Déclarant « avoir hérité de ce courage des femmes de (son) pays », l’artiste a également posté le week-end dernier, sur le même réseau social, un message dans lequel elle assurait qu’elle ne quitterait pas l’Iran. « Je resterai avec les familles de prisonniers et de personnes assassinées », se disant prête « à payer le prix qu’il faut pour défendre (ses) droits. »

Photo d'archive du chef des Gardiens de la révolution iraniens, le général Hossein Salami, lors d'une cérémonie à Téhéran, le 4 août 2022.
Photo d’archive du chef des Gardiens de la révolution iraniens, le général Hossein Salami, lors d’une cérémonie à Téhéran, le 4 août 2022. © Vahid Salemi, AP (archives)

Manifestations, arrestations

Signe de l’ampleur du mouvement sur les réseaux sociaux, ce sont en tout cinq actrices iraniennes qui ont posté des photos d’elles sans porter le hijab obligatoire en solidarité avec les manifestants. Sur le terrain, la contestation est tout aussi vive. Mercredi, des villes de l’ouest du pays se sont mises en grève en mémoire des dizaines de personnes tuées lors d’une répression perpétrée par les forces de sécurité. Ces dernières avaient ouvert le feu sur des manifestants dès le 30 septembre après des prières hebdomadaires à Zahedan, capitale de la province agitée du Sistan-Baloutchistan, à la frontière entre l’Iran et le Pakistan.

Les arrestations se poursuivent également. Une femme interpellée jeudi par les forces de sécurité iraniennes a été officiellement accusé de transmettre des informations à une chaîne de télévision basée à Londres dans le but de fomenter des troubles. Une Espagnole a également été arrêtée en Iran. Il s’agit de la deuxième Espagnole en un peu plus d’un mois à y être détenue, a annoncé, jeudi, le ministère espagnol des Affaires étrangères. Par ailleurs, une Italienne, détenue la semaine dernière, a été libérée.

La répression des manifestations à l’échelle nationale depuis la mort de Mahsa Amini a tué au moins 304 personnes, dont 41 enfants et 24 femmes, selon le groupe Iran Human Rights (IHR), basé à Oslo.



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