Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a promis de vaincre le «mal russe» lors du premier anniversaire du retrait russe de Boutcha, ville devenue symbole des atrocités imputées aux troupes de Moscou. De son côté, le président russe Vladimir Poutine a signé une nouvelle doctrine diplomatique qui souligne «la nature existentielle des menaces» occidentales visant la Russie. La Hague a lancé un mandat d’arrêt contre Vladimir Poutine pour la «déportation» de milliers d’enfants ukrainiens vers la Russie. Les forces russes ont également été accusées de multiples exactions par les autorités ukrainiennes après la découverte de centaines de corps à Boutcha et dans d’autres villes. Les combats continuent également du côté de Bakhmout où les Russes tentent de prendre la ville depuis plusieurs mois.
Le 31 mars 2022, l’armée russe se retirait de la région de Kÿiv, un mois après avoir lancé l’invasion du pays sur ordre du président Vladimir Poutine. Deux jours après le retrait, des journalistes de l’AFP ont découvert des carcasses calcinées de véhicules, des maisons détruites et surtout, éparpillés sur plusieurs centaines de mètres, les cadavres de vingt hommes en civil, dont l’un avait les mains liées dans le dos. Ces scènes ont choqué dans le monde entier, les autorités ukrainiennes et les Occidentaux dénonçant des exécutions sommaires de civils, tandis que le Kremlin démentait toute implication et évoquait une mise en scène.
Aujourd’hui, l’Ukraine estime à «plus de 1400» le nombre de civils morts dans le district de Boutcha pendant l’occupation dont 637 dans la ville-même. Des travaux de reconstruction sont actuellement en cours dans cette cité qui comptait 37 000 habitants avant la guerre. Si le traumatisme reste présent, des habitants interrogés ont reconnu que la «douleur s’atténue», car il faut «continuer à vivre». L’archiprêtre Andriï, qui gère la paroisse orthodoxe locale, souligne qu' »Il faut non seulement gagner, vaincre les occupants (…) Il faut que les criminels soient condamnés, que le mal soit puni ».
Le président russe adopte une nouvelle doctrine diplomatique qui souligne «la nature existentielle des menaces» occidentales visant la Russie. Son chef de la diplomatie, Sergueï Lavrov, a accusé les États-Unis et ses alliés de mener une «guerre hybride» contre Moscou. «Les dispositions de la doctrine prévoient de réprimer systématiquement et, si nécessaire sévèrement, les mesures antirusses des pays inamicaux», a-t-il ajouté. Le président bélarusse, qui a prêté à la Russie son territoire pour envahir l’Ukraine, a pour sa part appelé les belligérants à des négociations et à une trêve. Alexandre Loukachenko, qui juge l’Occident et l’Ukraine responsables du conflit, a dit aussi redouter une guerre «nucléaire», alors qu’il a déjà donné son accord au déploiement d’armes nucléaires «tactiques» russes dans son pays.
Sur le front, les combats font toujours rage autour de Bakhmout, que les Russes tentent de prendre depuis des mois malgré les pertes colossales. Kÿiv a admis jeudi n’en contrôler plus qu’un tiers, mais espère que les dommages infligés aux forces de Moscou affaibliront les lignes russes lorsque l’armée ukrainienne lancera la contre-offensive qu’elle prépare, dans l’attente de nouvelles armes occidentales.
