Le chanteur pour enfants, sur la route des festivals cet été, et en tournée des zéniths à la rentrée avec ses Enfantillages, a publié fin mai un album jeunesse.
Il arrive avec un gyropode sous le bras et un t-shirt Ultra-vomit. En pleine tournée dans toute la France, avec son répertoire tendre, drôle et poétique qui a conquis les enfants, le chanteur Aldebert a publié fin mai Le Mélangeur de rêve (Glénat jeunesse). Un livre pour enfants, illustré par Florent Bégu, à écouter aussi en podcast.
Un ouvrage destiné aux 7-12 ans, né d' »une envie de partir dans des histoires qui croisent la réalité et le quotidien d’une famille classique, et en même temps une dimension liée à l’imaginaire et au monde du merveilleux ».
« Une fascination pour le fantastique »
Gaspard a 9 ans et une vie de petit garçon somme toute assez classique, entre un papa hypocondriaque et fan de ski alpin, une maman maîtresse d’école « aventurière du quotidien » et une grande sœur fan de métal. Tout irait bien pour Gaspard, s’il ne faisait pas ces terribles cauchemars peuplés de monstres. Pour l’aider, sa maman lui confie un drôle d’appareil, qui renferme une « magie ancestrale ».
« J’ai une fascination pour le fantastique en général, lâche Aldebert. Enfant j’ai vu plein de films d’horreur. Toute cette culture-là, c’est quelque chose que j’entretiens. Il y a beaucoup de monstres dans mes histoires et dans mes chansons. Je trouve ça important de se construire avec ça. C’est cathartique. C’est un moyen d’exorciser les peurs, d’en parler ».
Pour alimenter ce Mélangeur de rêves, Aldebert a pioché tout un tas de détails dans sa propre vie et dans ce que ses enfants lui racontent. « C’est aussi comme ça que je travaille dans mes chansons », confie-t-il.
Des chansons qui enchantent depuis 15 ans déjà, un public multi-générationnel. Aldebert a ainsi vendu plus de 750.000 albums. Et écrit quelques gros tubes devenus des classiques des cours de récré, comme Du gros son, Super Mamie, Poussez-vous les moches (avec une autre star des bambins, l’héroïne de BD Mortelle Adèle), ou encore Les Super pouvoirs pourris.
« Il faut construire avec l’enfance »
Le chanteur père de trois enfants dit avoir avec le monde de l’enfance « une vraie connexion ». « Il y a beaucoup de valeurs de l’enfance que j’ai envie de proposer dans mes écrits ou dans mes chansons. Des choses comme l’enthousiasme, la sincérité, l’authenticité, et puis l’imaginaire ». « Ne grandissez pas c’est un piège », chante-t-il d’ailleurs, dans L’Arnaque, avec Oxmo Puccino et Youssou N’dour, sur son dernier album Enfantillages 4.
« Il ne faut pas forcément rester enfant, mais il faut construire avec l’enfance et composer avec », souligne Aldebert, qui au fil de ses Enfantillages, ses six albums pour les minots, évoque de nombreux thèmes à hauteur d’enfant, comme Pour louper l’école – qui lui a valu une petite polémique avec un syndicat de police, On ne peut rien faire quand on est petit, On a volé mon nin-nin… Son plaisir, c’est de voir plusieurs générations venir assister à ses concerts.
« Mon but c’est de les connecter, de les voir dans le public, ensemble. L’écueil ce serait d’avoir les parents qui attendent à la sortie, comme quand on va voir Trotro ou Pat’Patrouille« .
Il aborde également, à l’occasion, des sujets de société, comme dans Double papa, chanson interprétée en duo avec Calogéro, qui parle avec simplicité et délicatesse d’homoparentalité.
« Un podcast sur le métal »
Bercé enfant par Brassens, Ferré, Brel, Béart, Adamo, qu’écoutaient ses parents, Aldebert aime mélanger les genres. Après Jean-Michel Jarre dans les années 1980, il découvre le métal. Une grande passion, revenue « en force » la quarantaine venue. « Le prochain truc que je fais, c’est un podcast sur le métal », s’enthousiame-t-il.
La guitare découverte « à la fin du collège », lui ouvre de nouveaux horizons: le jazz manouche, le jazz en général, le trip ‘guitar hero ». « Toutes ces musiques, toutes ces couleurs, toutes ces chapelles, ça a nourri Enfantillages« , résume-t-il.
Il aime aujourd’hui à mêler les répertoires, au gré de collaborations très éclectiques, de Marcel Amont à Peter Garett, le chanteur de Midnight Oil, en passant par Anne Sylvestre ou Zaz. Des collaborations qui s’imposent naturellement, une fois la chanson écrite.
Tournée des Zéniths
« Il y a des titres, qui au niveau de la couleur musicale, invitent naturellement quelqu’un. Je pense à Plus tard quand tu seras grand avec Maxime Le Forestier, ou à Double papa avec Calogéro, où dans l’arrangement, dans la sensibilité du titre on se dit ‘ah mais oui, je l’entends trop bien!’. Avec Thomas Dutronc, c’était vraiment l’esthétique jazz manouche ».
Rares sont les artistes qui ont refusé. C’est arrivé avec Bigflo et Oli. « On leur avait proposé un truc. Et c’est marrant, parce qu’ils ont déjà un public composé d’enfants, mais ils n’ont pas envie de s’afficher dans un projet étiqueté ‘jeune public’. C’est une question d’image. Les collégiens qui écoutent Bigflo et Oli, ils n’ont pas du tout envie d’écouter de la chanson pour enfants! ».
Des projets pleins la tête, il rêve aujourd’hui de faire découvrir les différents courants du métal aux enfants. « Il y a tellement de genres et de sous-genres. Il y a un vrai monde! ».
Aldebert, qui a prévu de publier rapidement la suite du Mélangeur de rêves, poursuit également tout l’été ses concerts dans toute la France. A partir de la rentrée et jusqu’à fin 2023, il va passer dans 50 Zéniths, dont celui de Paris, le 26 novembre 2022, celui de Strasbourg le 4 décembre, l’Arkea Arena de Bordeaux, le 18 février et la Halle Tony Garnier de Lyon le 8 avril.