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Acquitté de proxénétisme, mais coupable d’avoir mis les annonces en ligne

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Un homme accusé d’avoir «pimpé» une mineur en fugue a finalement été acquitté du chef de proxénétisme qui pesait sur lui, la juge ayant conclu que la preuve ne démontrait pas hors de tout doute une emprise sur la victime ou des avantages financiers obtenus.

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Jean-Camille Léandre avait été arrêté en juillet 2020 alors qu’il était en maison de transition, sous le coup d’une libération conditionnelle pour une condamnation de sept ans dans un dossier de séquestration et d’agression armée. 

L’enquête tendait à démontrer que l’homme et un complice auraient mené l’adolescente en fugue à se prostituer dans un appartement AirBnb de Québec.

Or, la juge Hélène Bouillon a tranché vendredi que la preuve ne prouvait pas hors de tout doute que Léandre avait «pimpé» la jeune femme.

Acquitté du chef de proxénétisme, l’homme de 31 ans a tout de même été reconnu coupable de production et possession de pornographie juvénile, publicité pour services sexuels dans cette affaire.

Résumé des faits

La victime était une adolescente en fugue d’un centre jeunesse. 

Ayant déjà échangé des messages et des photos avec Léandre par le passé après l’avoir rencontré sur Tinder, elle l’avise de sa volonté de partir de Montréal pour le visiter à Québec.

L’homme a alors loué un appartement sur AirBnB pour recevoir la jeune femme, et ce, même s’il était alors assigné à une maison de transition où il était en libération conditionnelle. 

Dès l’arrivée de l’adolescente, elle réalise que celui qui se faisait appeler Jesse a créé une annonce d’escorte avec ses photos sur un site de services sexuels.

Quand l’accusé est au travail ou à la maison de transition, la jeune femme «fait» des clients dans l’appartement loué. 

Le manège dure environ une semaine, jusqu’à ce qu’elle soit elle-même arrêtée. 

C’est de cette façon que les policiers sont tombés sur Jean-Camille Léandre et ont saisi ses téléphones.

À l’intérieur des appareils, des photos de la jeune femme prises par l’individu ont été retrouvées, ainsi qu’un code de confirmation Bitcoin reliant l’accusé à la création des annonces d’escortes. 

C’est ce qui explique la condamnation pour les chefs de pornographie juvénile ainsi que celui de publication d’une annonce pour services sexuels moyennant rétribution.

Doute raisonnable

Toutefois, pour le chef de proxénétisme, la juge Bouillon estime que la preuve présentée ne pouvait mener à la condamnation de Jean-Camille Léandre. 

Le témoignage de la victime, qui s’était déjà prostituée avant cette affaire, est venu tempérer le lien qu’elle et l’accusé ont entretenu.

«La victime indique qu’elle ne craint pas l’accusé, qu’elle le trouve gentil, qu’il n’est pas un pimp et qu’il ne veut pas qu’elle se prostitue. Elle fait ses affaires dit-elle et il fait les siennes», a relaté la juge, précisant que la jeune femme ne semble avoir «aucun motif de nuire ou de protéger l’accusé».

Devant la preuve ne parvenant pas à démontrer que l’accusé avait tiré des bénéfices monétaires des activités de la jeune femme ou qu’il avait organisé sa venue aux fins de prostitution, la juge Bouillon a acquitté Léandre de l’accusation de proxénétisme.

«Une mince ligne de démarcation se dessine et sépare le comportement criminel reproché à l’accusé à un comportement inadéquat, insouciant et amoral, mais non criminel. Un doute raisonnable subsiste», a expliqué la magistrate.

Jean-Camille Léandre reviendra devant le tribunal à une date ultérieure pour les observations sur la peine pour les trois chefs dont il a été reconnu coupable.



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