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A travers l’album « Sequana », Souad Massi chante l’espoir et une certaine idée de résistance

A travers l’album « Sequana », Souad Massi chante l’espoir et une certaine idée de résistance


Souad Massi, à Paris, en avril 2022.

Dans le lexique de Souad Massi, « résistance » et « espoir » sont deux mots indissociables. Ils disent son attitude face à la vie, exprimée à travers ses chansons. Depuis Raoui (« le conteur », en arabe), son premier album, paru en 2001, deux années après son arrivée d’Algérie et son installation en France, jusqu’à aujourd’hui, à travers son magnifique Sequana. Chanté essentiellement en arabe et en français, hormis quelques mots en anglais sur le blues sahélien Mirage, coécrit et interprété avec Piers Faccini, l’un de ses invités avec la flûtiste Naïssam Jalal, l’album est au centre de sa tournée.

Réalisé par le guitariste anglais Justin Adams, complice de Robert Plant (chanteur du groupe britannique Led Zeppelin) et ancien punk converti aux métissages musicaux et aux sons d’Afrique (Mauro Durante, Rachid Taha, Tinariwen, Juldeh Camara, Najat Aatabou, Iness Mezel…), il alterne les ambiances contrastées, oscille entre mélancolie crépusculaire et légèreté dansante.

« Mes chansons ne sont que l’écho de ce dont est faite la vie. Elles expriment des choses qui m’attristent quand d’autres me rendent légère, nous assure Souad Massi dans une brasserie du 9e arrondissement, à Paris, où elle a ses habitudes. Ce que me renvoie le monde avec la guerre, le chaos et les comportements humains me rend triste. Face à tout cela, je veux m’indigner, réagir, résister à travers mes chansons, mais aussi y exprimer ce qui est porteur de lueurs d’espoir. »

Libre et engagée

C’est pour cette raison qu’elle a choisi de se montrer avec des fleurs sur la pochette, explique-t-elle. Deux pâquerettes posées sur ses yeux clos. Des fleurs libres et sauvages qui poussent en désordre là où bon leur semble. « Je pense que je n’ai jamais parlé autant d’espoir qu’à travers Sequana », insiste la chanteuse. Dès la ballade d’ouverture, Dessine-moi un pays, une chanson folk mélancolique chantée en arabe – le registre dans lequel elle excelle –, elle évoque « ces jeunes se jetant à la mer à la recherche d’une vie meilleure et qui meurent au fond de l’eau. J’y demande à un artiste peintre de me peindre un pays où l’on peut vivre, rêver, aimer, dire ce que l’on pense sans avoir peur ».

La voix de Souad Massi vogue avec la même aisance dans les hauteurs célestes et dans les graves profonds

Ce sentiment d’espoir court encore à travers le texte d’Une seule étoile, dansant sur une mélodie joyeuse, ou de la bossa-nova L’Espoir, deux chansons en français, écrites pour elle par le chanteur et guitariste Michel Françoise, avec qui elle avait déjà collaboré sur l’un de ses albums précédents, O Houria (2010). La voix de Souad Massi vogue avec la même aisance dans les hauteurs célestes et dans les graves profonds, tels ceux dans lesquels elle plonge pour Victor, un titre dédié au chanteur chilien Victor Jara, assassiné lors du coup d’Etat du 11 septembre 1973, à Santiago, qu’elle avait entendu pendant son adolescence en Algérie et a redécouvert récemment. « Ses textes magnifiques disent que les poètes n’ont pas peur. Je ne pouvais pas prendre une autre voix que celle qui porte l’écho de son engagement. J’ai voulu un peu le ressusciter avec ce timbre grave. »

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