Depuis quelques jours, des artisans en tout genre s’agitent pour transformer une ancienne usine pharmaceutique du nord de la ville en laboratoire du basket-ball ligérien et en projet de développement urbain alternatif aux centres commerciaux. Le club professionnel de l’Abeille des Aydes (ADA) Blois Basket, qui évolue dans l’élite depuis cette saison, va bientôt se doter d’un « centre de performance ».
Un équipement inédit, qui lui appartiendra, et où cohabiteront quatre terrains d’entraînement couverts, des bureaux et hébergements, un espace fitness, un restaurant à thème et un pôle médical doté de praticiens libéraux. Une activité de soutien scolaire sera également déployée. Il faut croire que l’ADA Blois en avait aussi un peu assez de payer pour s’entraîner dans son équipement actuel, le Jeu de paume. Inauguré en 2017, ce complexe sportif et culturel design construit sur une friche par la collectivité accueille tous les matchs à domicile du club professionnel. Mais aussi, et surtout, ses séances d’entraînement quotidiennes. Chaque usage lui est facturé. « Grâce à notre projet structurant, l’économie de loyer pour les entraînements devrait être de l’ordre de 100 000 euros par an », se réjouit le président du club et patron du Medef local, Paul Seignolle.
Projet à 8,5 millions d’euros
Le club n’aura plus besoin de louer des bureaux ni même d’héberger ses jeunes du centre de formation à l’hôtel, soit 96 000 euros de plus dans l’escarcelle. Autant d’argent susceptible d’être injecté dans le recrutement de grands joueurs, une condition nécessaire mais pas suffisante au maintien du club en Betclic Elite. Si les entreprises locales, dont les abonnements aux matchs constituent déjà 40 % de la billetterie, sont invitées à jouer les investisseurs de ce projet à 8,5 millions d’euros, ce dernier demeure fortement subventionné par la ville, l’agglomération et la région Centre-Val de Loire. Toutes y trouvent leur intérêt.
Christophe Degruelle, président d’Agglopolys, la communauté d’agglomération de Blois, veut mettre un terme à l’appétit des grandes surfaces devant chaque nouvelle friche industrielle apparaissant aux portes de la ville. Il se rappelle une polémique récente où le propriétaire d’une nouvelle zone marchande, plantée juste en face du futur centre de performance, avait fait abattre soixante-six beaux arbres pour « améliorer la visibilité » de ses enseignes. « Sans m’opposer aux mutations économiques, j’essaie qu’une zone industrielle ne bascule pas en zone commerciale. »
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