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Avec le débat sur les salaires, le parti présidentiel Renaissance espère élargir son audience

Avec le débat sur les salaires, le parti présidentiel Renaissance espère élargir son audience


Le secrétaire général de Renaissance, Stephane Séjourné, en compagnie d’Elisabeth Borne, à l’occasion d’un congrès du parti, à Paris, le 17 septembre 2022.

Coup politique isolé ou tremplin pour Renaissance ? Le débat sur les salaires n’était pas inscrit à l’ordre du jour du bureau exécutif du parti présidentiel, jeudi 27 octobre, dans la soirée. Il s’est soudain invité par la voix de Gérald Darmanin, ministre de l’intérieur et secrétaire général chargé du pôle des élus. « Les gens prennent l’inflation en pleine face. L’Etat fait sa part, mais il faut aussi qu’ils se tournent vers les patrons », a argumenté l’ex-maire de Tourcoing (Nord) venu du parti Les Républicains, désireux d’incarner ce qu’il nomme la droite sociale, et qui se dit en privé « l’homme le plus à gauche du gouvernement après Dussopt ».

Pourquoi ne pas lancer une « grande conférence salariale », a-t-il plaidé, visant à faire pression sur les patrons pour qu’ils augmentent les salaires et se versent des revenus « décents » ? Une allusion voilée à la rémunération de Patrick Pouyanné, PDG de TotalEnergies, de près de 6 millions d’euros. « J’assume », a enfoncé ce dernier au Monde.

L’initiative du ministre de l’intérieur est survenue alors que Pascal Canfin, député européen chargé, au sein de Renaissance, des relations avec le gouvernement, vient d’être missionné par le parti présidentiel sur la question des superdividendes. A charge pour lui de reprendre la proposition de Jean-Paul Mattei, chef de file des députés MoDem, d’une majoration de la taxation, pourtant vertement écartée par l’exécutif. Sous quelle forme ? Le parti l’ignore mais précise que « la discussion est plus large que celle de l’amendement Mattei ».

Lire aussi le portrait : Article réservé à nos abonnés Gérald Darmanin, petits calculs et grandes ambitions

Absent jeudi soir, Bruno Le Maire, chargé du pôle idées, n’a pu s’opposer ni à cette mission sur les superdividendes, ni aux velléités de Gérald Darmanin sur son terrain de prédilection. Le ministre de l’économie avait balayé, le 17 octobre, l’idée d’une majoration de la taxation des dividendes exceptionnels, qu’il assimile à « des supercheries », avant de mettre sa démission dans la balance sous le nez d’Elisabeth Borne. « Défavorable », prévient vendredi son entourage, agacé, à toute augmentation des impôts et à toute hausse généralisée des salaires. « C’est niet », insiste un proche du patron de Bercy. A la place, sont évoqués des mécanismes d’intéressement comme le « dividende salarié », une promesse de campagne qu’Emmanuel Macron a évoquée mercredi sur France 2.

Faire contrepoids au discours pro-entreprises de l’exécutif

La création de richesse au sein des entreprises doit permettre d’investir, a expliqué le chef de l’Etat, mais « ça ne marche pas si on donne trop aux actionnaires et que les travailleurs n’en voient pas la couleur ». Il propose un mécanisme obligatoire qui lierait versement de dividendes aux actionnaires et récompense des salariés. Olivier Dussopt, ministre du travail, a engagé une concertation avec les partenaires sociaux sur le partage de la valeur – à laquelle tous participent, sauf la CGT – et attend leur retour d’ici au 31 janvier. Sans grand espoir, chuchote-t-on au sein de l’exécutif, face à la réticence du patronat.

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