« Nous sommes en pleine septième vague, avec une explosion des cas au niveau national. Si la tendance ne s’inverse pas dans les deux semaines, les hôpitaux seront débordés et les activités économiques perturbées. Il faudra se résoudre à de sévères restrictions de déplacements. » Kazuhiro Tateda, professeur à l’université Toho, a dressé, vendredi 29 juillet, sur la chaîne publique NHK, un constat alarmiste quant à la situation sanitaire au Japon. Egalement conseiller du gouvernement japonais sur le coronavirus, il a appelé à respecter les règles de distanciation, d’aération ou encore de port du masque. Le gouvernement, lui, veut endiguer la propagation du virus sans nuire aux activités économiques et sociales.
A l’approche de la mi-août et des traditionnels départs du « Bon » (période des vacances d’été) voyant des millions de Japonais rentrer dans leurs régions d’origine, le nombre de malades du Covid-19 a atteint 221 442 au cours de la seule journée du 29 juillet, contre 195 097 une semaine auparavant. Celui des patients gravement atteints est passé à 376, contre 100 le 14 juillet. Ce jour-là, 122 personnes sont mortes du Covid-19, contre 55 une semaine plus tôt.
La septième vague, dont le pic pourrait intervenir le 6 août, a déjà des conséquences perceptibles sur l’économie. Faute de techniciens, malades ou cas contacts, la compagnie ferroviaire JR Kyushu (sud-ouest) a suspendu 120 services de trains express jusqu’au 5 août. Le constructeur Toyota a stoppé temporairement ses chaînes de montage en raison de problèmes de main-d’œuvre et d’approvisionnement en pièces détachées. Le service postal japonais a fermé 170 bureaux.
Par ailleurs confrontés à l’afflux de victimes de coups de chaleur au cœur de l’été, les hôpitaux ont de plus en plus de difficultés à accueillir des malades du Covid-19. Le taux d’occupation des lits dépasse 50 % dans 20 des 47 départements du pays. Il atteint même 88 % à Okinawa (Sud).
Incitation à la vaccination
Face à cette vague inédite dans un Archipel ayant jusque-là plutôt bien géré la pandémie, qui n’y a fait « que » 32 430 morts, le gouvernement cherche une parade sans envisager des « déclarations d’état d’urgence » similaires à celles mises en place lors des vagues précédentes. « Nous allons exploiter au maximum le système en place pour ne pas affecter les activités sociales et économiques », a déclaré le premier ministre, Fumio Kishida.
Le gouvernement a autorisé le 29 juillet les départements à prendre des mesures adaptées à leur situation sanitaire, en formulant des demandes de recours au télétravail, de limitation des ouvertures des bars et restaurants, voire des conseils de ne pas sortir, si le taux d’occupation des lits d’hôpital dépasse 50 %.
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