Le dossier de l’emploi des seniors est de nouveau sur la table. Ce sujet avait été abordé dans la réforme des retraites et devait également être traité dans un projet de loi sur le travail qui aurait dû être présenté avant l’été. Cependant, les choses ont changé en quelques jours et il est maintenant de la responsabilité des partenaires sociaux de trouver des solutions concrètes.
Le 14 avril, le Conseil constitutionnel a invalidé six dispositions du texte qui visait à repousser l’âge d’ouverture des droits à une pension à 64 ans. Deux des mesures censurées ont particulièrement retenu l’attention et concernent les travailleurs vieillissants : l’index senior et le contrat de fin de carrière destiné à soutenir l’embauche des chômeurs de longue durée de plus de 60 ans. Selon le Conseil constitutionnel, ces mécanismes n’avaient pas leur place dans le projet de loi choisi par le gouvernement car leur effet était trop indirect.
Le deuxième changement de programme est survenu lors de l’allocution d’Emmanuel Macron le 17 avril. Le président de la République a annoncé un « pacte de la vie au travail » qui sera élaboré par le dialogue entre les centrales de salariés et les mouvements d’employeurs. Le lendemain, lors d’une rencontre à l’Elysée à laquelle étaient conviés les syndicats et le patronat, Emmanuel Macron a précisé ses attentes. Cependant, les syndicats ont boycotté cette rencontre.
Ces interventions successives du chef de l’Etat signifient que plusieurs chantiers vont être réorganisés. Tout d’abord, il y aura un texte législatif pour retranscrire l’accord national interprofessionnel sur le partage de la valeur signé en février par les partenaires sociaux, à l’exception de la CGT. Ensuite, avant l’été, une deuxième réforme sera abordée avec deux volets : la refonte des lycées professionnels et la transformation du service public de l’emploi avec la création de France Travail. Enfin, le « pacte de la vie au travail » sera discuté par les organisations de salariés et d’employeurs sur plusieurs thèmes, dont l’emploi des seniors, afin de parvenir à des accords à l’échelle nationale, sectorielle et dans les entreprises d’ici à la fin de l’année.
Il est clair que le sujet de l’emploi des seniors ne pouvait pas être résolu en un jour. La réforme des retraites et le projet de loi sur le travail avaient déjà posé les bases, mais il est maintenant temps pour les partenaires sociaux de prendre des mesures concrètes pour soutenir l’emploi des travailleurs vieillissants. Le « pacte de la vie au travail » et les discussions qui en découleront sont un signe positif pour l’avenir. Le dialogue est crucial pour trouver des solutions et les organisations de salariés et d’employeurs sont les mieux placées pour identifier les problèmes et proposer des solutions adaptées. Il est important de ne pas perdre de temps pour agir maintenant.