Le magazine Emma a annoncé, peu de temps avant le début des marches de Pâques pour la paix traditionnellement organisées en Allemagne, que ces manifestations se tiendront cette année dans un contexte de grande controverse en raison de la guerre en Ukraine. Des milliers de personnes de différentes orientations politiques y participent chaque année, mais cette année, la question de l’envoi d’armes lourdes en Ukraine par l’Allemagne a jeté un voile sur ces traditions pacifistes. Alice Schwarzer, féministe et fondatrice du magazine, a lancé une pétition contre cet envoi d’armes en Ukraine, avec la politicienne de gauche Sahra Wagenknecht.
Dans ce contexte, les organisateurs des marches de Pâques pour la paix ont annoncé que les manifestations de cette année seront placées sous le signe de l’Ukraine. Des manifestants berlinois ont été à l’origine d’un appel listant plusieurs revendications, relayé par Die Welt. Parmi ces revendications figurent la création d’une architecture de sécurité européenne « de Lisbonne à Vladivostok » et l’ouverture de négociations de paix sans condition.
Le désespoir des pacifistes en charge de l’organisation des marches pascales est palpable, et tout indique que l’on se dirige vers l’affrontement plutôt que vers des négociations. L’Allemagne ayant déjà livré 18 chars Leopard à l’Ukraine, la question de l’envoi d’armes lourdes est devenue centrale dans les débats.
Le contexte géopolitique et militaire en Ukraine a donc fortement teinté ces manifestations pacifistes. Les organisateurs des marches de Pâques pour la paix ont tenu à donner une dimension politique à leur mouvement, en mettant en avant des revendications concrètes dans le cadre des discussions en cours entre les différentes parties en conflit. La création d’une architecture de sécurité européenne constitue ainsi une réponse concrète aux enjeux géopolitiques posés par la crise ukrainienne.
En définitive, la question de l’envoi d’armes lourdes en Ukraine par l’Allemagne a jeté un voile sur les marches de Pâques pour la paix, qui se révèlent plus controversées que jamais cette année. Les organisateurs ont toutefois choisi d’en faire une tribune politique, en mettant en avant des revendications concrètes pour la paix en Ukraine, dans l’espoir de trouver une issue pacifique au conflit.