Le projet de terminal gazier Rio Grande LNG pourrait être lancé cet été, mais son sort dépend en partie d’acteurs français. TotalEnergies est sur le point de conclure un contrat d’approvisionnement en gaz naturel liquéfié (GNL) avec NextDecade, exploitant américain de ce mégaprojet controversé. Engie s’est déjà engagé à s’approvisionner jusqu’en 2041. Cependant, en novembre 2020, Engie avait renoncé à un contrat avec NextDecade sous la pression de l’Etat français, son premier actionnaire, et d’associations écologistes qui dénonçaient l’importation de GNL issu de la fracturation hydraulique, interdite en France.
Mais pourquoi Engie a-t-il changé d’avis ? Comment expliquer que le projet reste contesté alors que NextDecade s’est engagé à fournir un GNL « moins intensif en carbone et plus durable » ? La Société générale, « conseiller financier » de NextDecade, s’est finalement retirée du dossier au premier trimestre 2022.
Le mégaprojet controversé produit des conséquences considérables sur l’environnement, la biodiversité et le réchauffement climatique. Pour le rendre plus acceptable, NextDecade cherche à le « verdir » en déployant des installations pour la capture et stockage de CO2. Le groupe a également annoncé un projet pilote pour mesurer et surveiller les émissions de CO2 et de méthane.
Cependant, pour atteindre un objectif ultime de limitation du réchauffement climatique à 1,5°C, il est temps pour les banques de s’aligner et de financer des projets plus respectueux de l’environnement. Les nouveaux terminaux GNL éloignent les banques de cet objectif. Le sort du mégaprojet Rio Grande LNG reste encore incertain.
Des membres de la tribu Carrizo Comecrudo, dont les terres sont menacées, protestent contre ce projet, et d’autres groupes écologistes sont également opposés à cette idée. Ainsi, il sera intéressant de voir comment ce projet évoluera dans les prochains mois à venir.