Bientôt deux ans que le projet est sur la table. BNP Paribas, Société Générale, Crédit Mutuel et CIC ont annoncé dès 2021 leur souhait de mutualiser leur parc de distributeurs de billets pour offrir une meilleure expérience de proximité tout en limitant les coûts.
Le sujet est particulièrement sensible puisque ces établissements regroupent pas moins de 15 000 distributeurs dans l’Hexagone, soit environ le tiers du parc disponible. Alors que les retraits d’espèces ne cessent de chuter et que le coût d’exploitation des automates continue de croître, les acteurs bancaires sont contraints de trouver des parades.
Dans un communiqué de presse commun publié ce jour, les banques ont annoncé le lancement fin 2023 de Cash Services, “une offre complète de services bancaires de proximité commune aux quatre enseignes bancaires”. Celle-ci sera opérée par 2SF (Société des Services Fiduciaires), une nouvelle société commune à ces groupes.
Une marque commune
En octobre dernier, les groupes bancaires livraient les premiers détails sur ce projet de mutualisation des automates. Les futurs distributeurs permettront à tous les clients de ces établissements de déposer et retirer des espèces, déposer des chèques, consulter leurs comptes et imprimer leur RIB.
Le groupe bancaire annonce que Cash Services sera “progressivement déployé sur l’intégralité des automates dès le T4 2023 jusqu’à fin 2025, qu’ils soient implantés au sein des agences bancaires ou dans d’autres espaces publics”.
La marque sera “facilement identifiable pour les clients des quatre enseignes”. Finis les distributeurs estampillés des logos BNP Paribas, CIC, Crédit Mutuel ou SG, les automates arboreront un nouveau logo composé petit “C” entourant une carte de crédit.
Avec Cash Services, les banques veulent renforcer considérablement l’offre de proximité pour les clients (99% de la population métropolitaine disposera d’un service “retrait d’argent” à moins de 15 minutes en voiture), pérenniser le libre-service bancaire (alors que 5 000 distributeurs ont disparu en 3 ans), et réduire l’empreinte environnementale des automates.
Rationalisation des coûts
Sans vouloir s’engager sur un maintien de l’intégralité du parc, les quatre établissements ont assuré qu’aucun automate ne serait fermé dans les zones rurales et isolées. Leur communiqué souligne une “une alliance unique pour la vitalité de tous les territoires, ruraux comme urbains”.
Alors que les retraits d’espèces sont en déclin, les banques cherchent à rationaliser ce poste de coûts – estimé entre 25 000 et 32 000 euros par an et par automate. Parmi les fintech les plus en vogue, le Compte Nickel se distingue en proposant une nouvelle façon d’alimenter son compte bancaire. Il s’appuie sur un réseau de 6 800 buralistes pour permettre à ses 3 millions de clients d’approvisionner leur compte avec des espèces. A l’opposé, les banques en ligne comme Boursorama Banque ont exclu la possibilité d’alimenter un compte avec de l’argent liquide.
Compte courant
Conditions : Sans condition de revenus – Cartes Welcome et Ultim
Frais annuels : 0 € • Dépôt initial : 300 €
Dépôt de chèques : ✔ • Dépôt d’espèces : ✘
Carte bancaire
Coût mensuel de la carte : 0 €
Retraits zone euro : Gratuits • Paiements zone euro : Gratuits
Retraits en devises : 1,69% • Paiements en devises : Gratuits
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Chaque année, la Banque de France publie un rapport sur l’évolution des distributeurs. Alors que les banques délaissent toujours davantage les zones rurales, certaines communes sont obligés de financer les distributeurs à leurs frais. C’est le cas par exemple de Locmaria-Plouzané, un village de 5 000 habitants dans le Finistère qui a scellé un partenariat avec Brink’s pour maintenir un point de retrait d’espèces pour ses habitants.