Nouvelle sommation de l’UE. TikTok doit se conformer rapidement aux exigences du droit européen en matière de données, a indiqué Thierry Breton, commissaire européen responsable du marché intérieur, au PDG de TikTok, Shou Zi Chew, lors d’une visioconférence jeudi 19 janvier.
“Avec un public plus jeune vient une plus grande responsabilité”
Selon un compte rendu de l’entrevue effectué par Reuters, le commissaire européen a, une nouvelle fois, appelé l’application chinoise à respecter le règlement européen sur les services numériques, le DSA. “Nous n’hésiterons pas à adopter toute la gamme des sanctions pour protéger nos citoyens si les audits ne montrent pas une conformité totale”, a fait savoir Thierry Breton. Des obligations juridiques qui devront être respectées bien avant la date fatidique du 1er septembre 2023.
“Avec un public plus jeune vient une plus grande responsabilité. Il n’est pas acceptable que derrière des fonctionnalités apparemment amusantes et inoffensives, il faille quelques secondes aux utilisateurs pour accéder à des contenus nuisibles et parfois même dangereux”, critique encore le responsable. Et de prévenir : “Le DSA prévoit des sanctions dissuasives, y compris une interdiction dans l’UE.”
De son côté, Shou Zi Chew a assuré que TikTok s’engagerait à respecter le règlement européen sur les services numériques et a rappelé ses efforts actuels pour se conformer au règlement général sur la protection des données, déjà en vigueur depuis le 25 mai 2018.
Visite à Bruxelles début janvier
Cet entretien en visioconférence a eu lieu quelques jours après la visite de Shou Zi Chew à Bruxelles. Le PDG de TikTok avait ainsi pu s’entretenir avec Vera Jourova, chargée des valeurs et de la transparence, et Didier Reynders, commissaire à la justice, dans le but d’apaiser les dernières tensions. Les responsables avaient ainsi pu évoquer “la protection des données personnelles, la sécurité des mineurs, la transparence sur les contenus politiques rémunérés et la diffusion sur TikTok de la désinformation russe”.
Une opération déminage pour éviter d’ouvrir un nouveau front au sein du Vieux Continent. Aux États-Unis, l’application est au cœur d’un débat passionné lié aux préoccupations de sécurité nationale. Un projet de loi bipartisan pour interdire l’utilisation de l’application a ainsi été déposé fin 2022. Une véritable fronde outre-Atlantique et dans de nombreux pays qui pourrait finir par s’exporter en Europe.