L’ouverture des soumissions pour le tramway sera un premier « test » pour le nouveau ministre de la Capitale-Nationale, Jonatan Julien, considère Québec solidaire, qui lui demande de s’engager à ce que le gouvernement assume sa part des dépassements de coûts, quels qu’ils soient.
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C’est précisément ce que demandent les deux députés solidaires de Québec Sol Zanetti et Etienne Grandmont dans une lettre qu’ils ont fait parvenir la semaine dernière au ministre Julien.
« Advenant des dépassements de coûts dans le projet du tramway, une hypothèse tout à fait plausible dans un contexte d’inflation, observent-ils, est-ce que le gouvernement du Québec s’engage formellement à en assumer la charge, dans le respect des proportions établies avec le fédéral ? »
Il s’agit d’une « question fondamentale », qui mérite « une réponse sans ambiguïté », soulignent les deux élus orange, qui félicitent du même coup M. Julien pour s’être posé en « allié indéfectible » du projet de tramway, dès sa nomination.
« C’est vraiment un changement de ton important par rapport à Mme Guilbault, qui en commission parlementaire, ne voulait même pas nommer le tramway », a commenté le député Sol Zanetti, lors d’une entrevue avec Le Journal avec son collègue de Taschereau, Etienne Grandmont, qui a succédé à Catherine Dorion.
Rappelons que c’est toutefois l’ex-ministre responsable de la Capitale-Nationale, Geneviève Guilbault, qui a désormais les deux mains sur le volant, dans son nouveau rôle de ministre des Transports.
« J’espère qu’ils ne joueront pas à bon cop, bad cop », a confié M. Zanetti, en parlant des ministres Julien et Guilbault.
La CAQ pointée du doigt
À quelques jours de l’entrée en chambre de la nouvelle législature à l’Assemblée nationale, le duo Zanetti-Grandmont, qui craint que le projet de tramway ne soit une fois de plus retardé, a donc profité d’une première sortie publique conjointe depuis l’élection du 3 octobre pour faire pression sur le gouvernement.
« Les caquistes sont responsables de dépassements de coûts, ne serait-ce qu’en partie », rappelle M. Grandmont, à l’approche de l’ouverture des enveloppes pour le matériel roulant du tramway, qui révéleront l’ampleur de la surchauffe sur le budget du projet, qui aux dernières nouvelles, était évalué à 3,9 milliards $.
Au cours du dernier mandat, la CAQ a engagé un véritable bras de fer avec la Ville de Québec avant d’émettre les décrets et autorisations gouvernementales nécessaires au lancement des appels de propositions.
Déceptions
Les négociations ont notamment mené à la modification du tracé, dont l’abandon du tronçon menant jusqu’à Charlesbourg (la circonscription du ministre Julien) au profit d’une meilleure desserte jusqu’au secteur D’Estimauville.
« Il y a des gens à Charlesbourg qui sont très déçus d’avoir perdu le tramway », a souligné M. Grandmont.
La bonne nouvelle, selon lui, c’est que M. Julien semble intéressé par une deuxième phase. Il l’a lui-même évoquée, dans une entrevue accordée récemment à notre Bureau parlementaire.
Et vu l’expertise qui se développe localement pour faire du tramway une réalité, « je suis persuadé que les prochaines phases vont coûter moins cher », dit le député de Taschereau, qui a dirigé l’organisme Accès transports viables pendant une dizaine d’années avant de faire le saut en politique.
Mais « plus ce projet-là va prendre de temps à se faire, plus il va coûter cher », signale M. Zanetti.