2022 : FTX, la gamelle du héraut de la crypto
A 30 ans, Sam Bankman-Fried était encore, début novembre, à la tête d’une fortune estimée à 15,5 milliards d’euros. Patron de FTX, la deuxième plate-forme mondiale d’échange de cryptomonnaies, l’Américain, qui vit à Nassau, aux Bahamas, dirigeait 300 salariés, et sa société accueillait les capitaux et jetons électroniques de 100 000 clients. Des sportifs célèbres, comme la joueuse de tennis Naomi Osaka ou le basketteur retraité Shaquille O’Neal, en faisaient la pub. En une semaine, Sam Bankman-Fried a tout perdu. Vendredi 11 novembre, il a dû démissionner et déclarer sa société en faillite. Il aurait utilisé une bonne part des milliards déposés par ses clients pour financer sa propre société, basée aux Bahamas, et spéculer à son compte.
2011 : MF Global, le pari perdu du boss
Spécialiste des futures – des contrats à terme – et des matières premières, la société de courtage en produits dérivés MF Global décide, sous l’impulsion de son patron, Jon Corzine, de parier sur les dettes européennes. Arrivé en 2010, Corzine veut faire de MF Global un mini-Goldman Sachs – la banque d’affaires qu’il a dirigée de 1994 à 1999. Un risque perdant. En 2011, la valorisation des 6,3 milliards de dettes souveraines européennes que MF Global s’était engagée à acquérir s’effondre. MF Global se déclare en faillite le 31 octobre, plombée par des fonds propres insuffisants. La presse révélera que Jon Corzine était allé jusqu’à utiliser les montants des investisseurs de MF Global pour financer les pertes de la société, un délit.
2008 : Lehman Brothers, l’effet domino
On la croyait too big to fail – « trop grosse pour tomber ». Et pourtant. Le 15 septembre 2008, la banque d’affaires Lehman Brothers, 27 000 salariés, se déclare en faillite. Plombée par ses titres « toxiques » adossés aux subprimes, elle laisse plus de 650 milliards de dollars de dettes. Avec l’éclatement de la bulle immobilière aux États-Unis et l’explosion du nombre d’emprunteurs insolvables ayant souscrit des subprimes – des crédits immobiliers à risques –, tout un écosystème financier de banques insuffisamment capitalisées et nourries aux prêts toxiques vacille. Les Etats-Unis connaissent leur pire crise financière depuis le krach de Wall Street en 1929. Le monde entre en récession, malgré les réactions des gouvernements et des banques centrales.
2005 : Refco coulé par son PDG escroc
En matière d’effondrement, Refco est un modèle de rapidité. Le 11 août 2005, ce poids lourd du courtage sur les dérivés réussit une introduction en Bourse triomphale : environ 580 millions de dollars d’actions vendues. Mais le PDG britannique, Phillip Bennett, à la tête de Refco depuis 1998, avait mis en place un système de prêts fictifs pour masquer des dettes à hauteur de 430 millions de dollars. La supercherie est découverte et dévoilée le 10 octobre 2005. Dès le 10 novembre, les principaux actifs de Refco sont vendus aux enchères au tribunal des faillites de Manhattan, et son patron est mis en examen pour fraude mobilière, faux en écriture et fausses déclarations, entre autres. En juillet 2008, Bennett est condamné à seize ans de prison.
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