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Snap, Netflix, Meta, Amazon, Twitter… Dans la Silicon Valley, la fin d’une période d’expansion sans précédent

Snap, Netflix, Meta, Amazon, Twitter… Dans la Silicon Valley, la fin d’une période d’expansion sans précédent


Devant le Meta Store de Burlingame (Californie), le 25 octobre 2022.

Dans la Silicon Valley, la vague de licenciements dans les industries technologiques a été accueillie avec un certain fatalisme. Le ralentissement était inévitable, estiment les experts. Pour l’industrie technologique, la situation marque néanmoins un tournant. La fin d’une période de vingt ans d’expansion sans précédent.

Les géants de la tech, qui paraissaient intouchables, ne le sont plus. Leur puissance était sortie renforcée de la crise sanitaire, lorsque le numérique était devenu l’unique échappatoire vers le monde extérieur. Le travail à distance, le commerce en ligne semblaient promis à devenir la norme ; le tout-numérique, à dominer l’économie post-pandémie.

La chute n’en est que plus spectaculaire. Non seulement les entreprises technologiques ont enregistré cette année des pertes monumentales en Bourse, mais elles licencient massivement. Après des années d’argent facile, « une correction était inéluctable », constate Aileen Lee, l’une des venture capitalists en vue dans la Silicon Valley, inventeuse du terme de « licorne » pour les entreprises valorisées plus d’un milliard de dollars.

100 000 suppressions d’emplois depuis le début de l’année

En février encore, les cabinets de recrutement s’affligeaient de la pénurie de main-d’œuvre. Les « techies » (les informaticiens) étaient « une espèce aussi rare que les tests Covid ou les microchips », selon l’expression du New York Times. Sept mois plus tard, les licenciements sont quotidiens. « Il n’y a pas une entreprise qui ne dégraisse pas, confirme l’investisseuse Jenny Lefcourt, interrogée, comme Aileen Lee, par Bloomberg TV. Cela va être bien pire. Nous n’en sommes qu’à la partie émergée de l’iceberg. »

La liste s’allonge tous les jours. Snap, Stripe, Coinbase, Robinhood, Intel, Salesforce, Lyft, Netflix ont licencié de 10 % à 20 % de leur personnel. Meta, la maison mère de Facebook, qui comptait 87 000 employés en septembre (contre 48 000 en mars 2020), a annoncé 11 000 suppressions d’emplois. Dernier en date, Amazon, avec 10 000 licenciements (sur plus d’un million d’employés, cependant, au niveau mondial). Sans oublier Twitter, bien sûr, où chaque jour apporte une nouvelle charrette d’employés s’étant permis de critiquer Elon Musk. Quelque 3 700 licenciements ont déjà annoncé par le nouveau patron (soit 50 % des effectifs).

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Selon le site Layoffs.fyi, qui recense les licenciements, 24 000 suppressions d’emplois ont été signalées en octobre dans 72 compagnies – et 53 000 en novembre. Au total, plus de 100 000 depuis le début de l’année. En 2000, l’éclatement de la bulle « dot-com » avait détruit 150 000 emplois. La crise financière de 2008, quelque 65 000.

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