Les pères anglophones sont pratiquement deux fois plus à risque d’avoir des pensées suicidaires que les francophones et sont proportionnellement beaucoup plus nombreux à vivre de la détresse, démontre une étude dévoilée mercredi.
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Selon un sondage réalisé en mars dans le cadre de la recherche, 19 % des pères anglophones ont un indice de détresse psychologique élevé, contre 12 % des pères francophones.
Dans la même optique, 11 % des pères anglophones ont admis avoir eu des pensées suicidaires pendant la dernière année, contre 6 % des francophones.
En parallèle, l’étude a permis de constater que 60 % des pères anglophones ont été confrontés à de la violence en milieu familial pendant leur enfance ou leur adolescence.
«Quatre sur dix disent avoir été victimes d’abus psychologique, trois sur dix de violence physique majeure et un sur six d’agressions sexuelles. Pour ces trois formes de violence, les taux sont de 1,2 à 2,7 fois plus élevés chez les pères d’expression anglaise, comparativement aux pères francophones. Les écarts sont très significatifs», a détaillé le directeur scientifique de l’étude, le chercheur en psychologie Carl Lacharité.
«Ces constats soulèvent plusieurs questions pour mieux comprendre la réalité de ces pères et être en mesure de mieux les soutenir, mais en particulier, celle du contexte socioéconomique dans lequel ils vivent et, inévitablement, celle de leur proximité avec les services sociaux ou communautaires qui pourraient leur venir en aide», a poursuivi le scientifique rattaché à l’Université du Québec à Trois-Rivières.