Des propriétaires de chiens de Sainte-Foy et de Sillery accusent la Ville de Québec et le maire Bruno Marchand d’avoir signé l’arrêt de mort du parc canin Saint-Yves sans motif valable, et d’avoir cédé à un déluge de plaintes de trois ou quatre citoyens.
• À lire aussi: Légère baisse de l’appui au tramway: Marchand toujours aussi déterminé
• À lire aussi: Marchand invite l’opposition à se regarder dans le miroir pour sa défaite électorale
Marc-Antoine Désy s’est présenté au micro, dans la salle du conseil municipal à l’hôtel de ville, lundi soir, pour interroger le maire en personne. Armé de documents – obtenus grâce à des demandes d’accès à l’information faites auprès de la Ville –, il a dit ne pas comprendre comment la Ville a pu fermer le parc à chiens, quatre mois avant la fin du projet pilote.
«On s’est retrouvé avec des niveaux de tension qui n’avaient pas d’allure et qui, dans certains cas, ont résulté avec des plaintes à la police. On avait besoin de faire baisser la tension. On comprend que les effets de ça pour les citoyens qui en profitaient, c’est évidemment malheureux, et on travaille à trouver des solutions», s’est justifié le maire Marchand.
Selon les documents fournis à M. Désy par la Ville elle-même, il appert que 96% des quelque 240 plaintes logées pour le bruit ont été effectuées par une poignée de citoyens vivant aux trois ou aux quatre mêmes adresses civiques, à proximité du parc.
Étude acoustique
D’après une étude acoustique réalisée par les experts Yockell Associés pour le compte de la Ville, on apprend que les aboiements ne constituent pas la source de bruit principale dans ce secteur urbain.
À l’arrière des résidences concernées à proximité, on note des niveaux de décibels qui correspondent au chant des oiseaux, note M. Désy. On peut toutefois lire aussi que les fréquences des jappements peuvent venir «particulièrement chercher l’acuité auditive humaine», nuance-t-on dans l’étude. Durant les deux journées les plus achalandées, durant l’étude, leurs auteurs ont recensé 627 aboiements, puis 734.
«L’effet sur le bruit ambiant, une des principales doléances des opposants, est mineur, insiste M. Désy. Ce n’est pas un impact qui est nul, mais c’est un impact qui est faible. Il est difficile, donc, de voir une nuisance insupportable. Pourquoi avez-vous fermé ce parc à la hâte», se demande celui qui reproche à la Ville d’avoir fait fi des données objectives dont elle disposait.
«La supposée tension provient de trois personnes qui se sont mises à faire des plaintes à répétition. Est-ce sur cette base-là seulement qu’a été prise cette décision-là, qui lèse maintenant l’ensemble des utilisateurs du parc? Comment [le maire] va-t-il faire pour gérer la rébellion des citoyens contre le tramway s’il n’est pas capable de gérer les plaintes de trois citoyens qui font planter un projet apprécié de tous?», a renchéri le citoyen Normand Bergeron.
Pour Diane Lavallée, ce projet pilote, qui s’est terminé prématurément, représente un «échec» cuisant en matière de vivre-ensemble.
Plusieurs options sur la table
Le maire a réitéré l’intention de la Ville de trouver une solution dans les meilleurs délais, se disant conscient du besoin à combler. Le conseiller Claude Lavoie a pris la balle au bond, a dit plancher sur la suite des choses de façon active. Un nouveau rapport sera «disponible» en décembre.
«Je tiens à rassurer les citoyens présents ce soir. Toutes les options sont sur la table. Rien ne sera écarté. Les parcs de proximité, on y croit. Un parc accessible à pied, c’est ce qu’on privilégie. On a regardé trois types de parcs et tout est sur la table actuellement. Le dossier chemine et notre intention est vraiment de satisfaire aux besoins en termes de parcs et d’espaces canins», a-t-il déclaré.