La présumée victime d’Ali Nestor a abandonné sa plainte pour agression sexuelle parce qu’elle était « épuisée » des requêtes de la défense qui lui donnaient l’impression d’être elle-même au banc des accusés, ce qui a mené à l’acquittement de l’ex-boxeur.
« Ils m’ont épuisée avec leurs demandes », a réagi la victime dans une déclaration écrite au Journal.
« J’ai l’impression que c’était rendu mon procès à moi, pas le procès de l’accusé ».
Faisant face à des accusations d’agression sexuelle et de voies de fait, Ali Nestor s’est présenté au palais de justice de Joliette, lundi matin, pour la suite des procédures.
Une requête de la défense visant une demande de communication de dossiers personnels de la plaignante devait être entendue.
Mais c’est plutôt l’arrêt des procédures qui a été réclamé par la procureure du Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP), Me Marie-Eve Sasseville.
« La plaignante ne voulait plus s’investir », a-t-elle indiqué au juge Claude Lachapelle.
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Défense exagérée
La défense souhaitait accéder à divers documents très personnels de la plaignante en vertu de l’article 278.3 du Code criminel.
Cette requête vise à obtenir des informations qui ne sont pas contenues dans la divulgation de preuve, tels que le dossier médical, des détails sur la santé physique ou psychologique de la plaignante.
« Il y a une exagération » dans les moyens de défense des accusés, se décourage la victime qui ne peut être identifiée à cause d’une ordonnance de non-publication.
Même si le juge doit d’abord entendre les parties à huis clos pour trancher sur la pertinence de divulguer ou non ces informations à la défense, le processus était trop lourd à supporter pour la victime.
« Je ne pouvais pas passer au travers les audiences et tout ce qu’on allait ressasser de mon passé », a-t-elle écrit au Journal. Elle maintient cependant sa version des faits.
Victime imparfaite
Devant le tribunal, l’avocate de la victime, Me Marie-Ève Berardino, a fait valoir que la victime n’était pas « assez parfaite pour passer à travers le système ».
Les comportements reprochés à Ali Nestor auraient eu lieu entre janvier 2018 et décembre 2020 selon l’acte d’accusation qui avait été déposé contre lui en juin 2021.
Puisque le DPCP n’avait plus de preuve à offrir, Ali Nestor a été acquitté et a pu quitter la salle d’audience en homme libre.
Contacté par Le Journal, l’ex-conseiller spécial de l’équipe de Denis Coderre n’a pas voulu faire de commentaires.