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Au procès sur le transfert de Neymar au FC Barcelone, le parquet espagnol fait volte-face et retire ses accusations

Au procès sur le transfert de Neymar au FC Barcelone, le parquet espagnol fait volte-face et retire ses accusations


Neymar à la sortie d’une audience de son procès à Barcelone, en Espagne, vendredi 28 octobre 2022.

Coup de théâtre au procès Neymar : le parquet espagnol a retiré, vendredi 28 octobre, toutes ses accusations contre le footballeur et ses coaccusés. Ils étaient jugés pour des irrégularités présumées ayant entouré le transfert de l’international brésilien au FC Barcelone en 2013.

Intervenant lors d’une des dernières audiences de ce procès, le procureur Luis Garcia a annoncé, à la surprise générale, « retirer l’accusation contre tous les prévenus et pour tous les faits » qui leur sont reprochés.

Le parquet avait initialement requis deux ans de prison et 10 millions d’euros d’amende pour corruption contre la star brésilienne du Paris Saint-Germain (PSG), faisant siennes les accusations de la société brésilienne DIS qui assure avoir été escroquée durant ce transfert. Il a finalement fait volte-face, estimant que les accusations « n’étaient pas construites sur des preuves » mais « sur des présomptions » et que le dossier relevait de la justice civile et non pénale.

Lire aussi : Neymar jugé en octobre pour des irrégularités lors de son transfert à Barcelone en 2013

L’accusation fragilisée

DIS, qui détenait 40 % des droits de Neymar lorsque celui-ci évoluait au club brésilien de Santos, « est en droit de penser que le transfert de Neymar [au FC Barcelone] devait lui apporter un plus grand bénéfice, mais s’est trompée de juridiction », a assuré M. Garcia. Ce revirement met en lumière des divergences d’appréciation au sein du parquet espagnol sur ce dossier complexe instruit à l’origine par des procureurs madrilènes avant que le dossier ne soit envoyé à Barcelone.

S’il ne présage pas nécessairement de l’issue du procès, qui s’achève lundi, il fragilise en tout cas fortement l’accusation. Celle-ci repose désormais uniquement sur DIS, qui représente dans ce procès l’« accusation populaire », particularité du système juridique espagnol permettant à tout citoyen ou organisation de se poser comme accusateur. A ce titre, DIS réclame cinq ans de prison contre Neymar. Outre Neymar et ses parents, deux anciens présidents du Barça, Sandro Rosell et Josep María Bartomeu, et un ancien dirigeant de Santos, Odilio Rodrigues Filho, sont jugés dans ce procès.

DIS, qui a porté l’affaire en justice en 2015, affirme que le Barça, Neymar et sa famille puis Santos dans un deuxième temps se sont alliés pour dissimuler le montant réel du transfert et « l’escroquer ». Elle leur reproche aussi de ne pas l’avoir informée de l’existence d’un contrat d’exclusivité signé en 2011 entre la star brésilienne et le Barça, qui a faussé selon elle le mercato, en empêchant d’autres clubs de lutter pour recruter Neymar.

Le Barça a initialement chiffré le coût du transfert à 57,1 millions d’euros (40 millions pour Neymar et sa famille et 17,1 pour Santos), mais la justice espagnole estime qu’il a en réalité coûté au moins 83 millions d’euros.

DIS réclame 35 millions d’euros

La société d’investissement brésilienne, qui a touché 6,8 millions d’euros sur les 17,1 millions officiellement versés au club brésilien, réclame 35 millions d’euros de dédommagement, soit la somme qu’elle estime avoir perdue dans l’affaire.

Interrogés la semaine dernière lors des premiers jours d’audience, « Ney » et ses parents, qui avaient fait le déplacement à Barcelone, ont nié toute irrégularité. Le joueur – qui participera au Mondial, qui commence le 20 novembre au Qatar, avec le Brésil – a affirmé ne pas « se souvenir » d’avoir participé aux négociations de l’accord d’exclusivité scellé en 2011, assurant s’en être remis aux choix de son père. « Je signe ce qu’il me dit » de signer, a-t-il assuré, avant que son père ne confirme que le joueur n’avait « jamais participé aux négociations ».

Le père de Neymar s’est défendu en soutenant que ce n’était pas à lui mais à Santos d’informer DIS de l’existence de négociations tout à fait légales selon lui et de surcroît autorisées par le club brésilien dans une lettre.

Ce procès a été surnommé « Neymar 2 », « Neymar 1 » désignant l’affaire de fraude fiscale dérivant de ce même transfert. Elle s’était conclue en 2016 par un accord entre le parquet et le Barça, qui avait accepté de payer une amende de 5,5 millions. Neymar et le Barça se sont également affrontés dans les tribunaux, mais ont fini par signer en juillet 2021 un accord « à l’amiable » mettant fin à tous leurs litiges.

Le Monde

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