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Jean-Michel Salvator renonce à prendre la tête de « Valeurs actuelles », Geoffroy Lejeune reste directeur de la rédaction

Jean-Michel Salvator renonce à prendre la tête de « Valeurs actuelles », Geoffroy Lejeune reste directeur de la rédaction


Le journaliste français Geoffroy Lejeune à Paris le 13 octobre 2021.

Contrairement à ce qui se profilait, Jean-Michel Salvator ne prendra finalement pas la tête de la direction de la rédaction de Valeurs actuelles. Impossible dans les conditions présentes, selon lui. Il a donc fait savoir, mercredi 26 octobre, à l’armateur franco-libanais Iskandar Safa, actionnaire de l’hebdomadaire depuis 2015, qu’il jetait l’éponge. Ancien du Figaro, où il a travaillé aux côtés de Nicolas Beytout, Etienne Mougeotte et Alexis Brézet, eux-mêmes représentants de différents courants qui parcourent la droite, M. Salvator comptait faire de Valeurs actuelles « un journal libéral sur l’économie, de droite décomplexée, mais pas d’extrême droite ». Une ligne éditoriale plus modérée que celle qu’avait imprimée Geoffroy Lejeune, trentenaire s’assumant comme « réac », quotidiennement invité sur la chaîne CNews, sous le contrôle de Vincent Bolloré.

C’était compter sans la mobilisation en interne qu’a mise en place le jeune directeur de la rédaction autour de sa personne avec le soutien d’une grande partie de ladite rédaction. Le journaliste, promu à ce poste en 2016, à 27 ans, a pris l’opinion publique à témoin en publiant un texte et une vidéo mardi, dans laquelle il demande aux lecteurs d’aider le journal, dont la santé économique est fragile.

« Chers lecteurs, à Valeurs actuelles, on a pris l’habitude, ces dernières années, d’avancer sous la mitraille », dit tout d’abord Geoffroy Lejeune, au premier plan – tandis que la rédaction s’affiche derrière lui en rang d’oignons, devant l’arc de triomphe de l’Etoile, à Paris, à quelques pas des locaux de Valeurs actuelles.

« Derrière le patron »

Pendant quatre minutes, le proche de Marion Maréchal et plusieurs figures du journal ultraconservateur dépeignent l’hebdomadaire comme une victime de « la presse, de la gauche et de certains politiques », qui veulent, disent-ils, « notre affaiblissement, notre renoncement, notre mort ». M. Lejeune conspue « une déstabilisation », espère 15 000 nouveaux abonnés d’ici à la fin de l’année ; tout cela accompagné d’un thème musical anxiogène et du hashtag #JeSuisLàPourVA. « On s’est naturellement mis derrière le patron », raconte le journaliste Jules Torres, qui a couvert la campagne du dirigeant de Reconquête et a depuis publié Zemmour, dans le secret de sa campagne, un ouvrage bienveillant.

« L’union autour de Geoffroy s’est faite simplement, il ne nous a pas mis le pistolet sur la tempe. »

C’est après avoir vu cette vidéo « au registre zemmourien » que M. Salvator a dit au Monde avoir renoncé, car il s’agit d’« un putsch de la direction de la rédaction » et d’un « affront à l’actionnaire ». « Ils ont pris les lecteurs et les réseaux sociaux à témoin en disant : “On y est, on y reste”, ils sont allés beaucoup trop loin », analyse l’ancien directeur de la rédaction du Parisien. « C’est inédit de voir une rédaction prendre le pouvoir ainsi et s’emparer d’un journal pour en faire l’instrument d’un parti politique », réagit-il encore.

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