BROSSARD | Marc-André Fleury n’avait pas encore rangé ses jambières dorées avec une touche de rouge, de blanc et de vert, les couleurs du Wild du Minnesota, quand il a rencontré les médias à la veille d’un match contre le Canadien.
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À la blague, Fleury disait qu’il aimerait mieux, en raison de son âge, s’asseoir dans le vestiaire plutôt que de rester debout devant la toile de fond du Wild, décorée des logos de commanditaires de l’équipe. Il cachait toutefois une bouteille d’eau dans ses culottes de gardien. À un âge plus avancé, il faut savoir s’hydrater, surtout si tu ne peux pas t’asseoir.
À 37 ans, Fleury roule encore sa bosse dans la LNH. Échangé des Blackhawks de Chicago au Wild au mois de mars 2022, le gardien originaire de Sorel a prolongé son aventure au Minnesota en paraphant un contrat de deux ans et 7 millions (3,5 millions en moyenne) le 7 juillet dernier.
S’il n’a pas le départ envisagé avec une ronflante moyenne de 5,25 et un taux d’efficacité de ,847 après quatre départs, il se consolait à la simple idée de pratiquer encore son sport.
«Je n’osais pas regarder ma moyenne», a-t-il répliqué avec le sourire.
Mais quand on lui parle de longévité en cette journée où Carey Price rencontrait les médias, Fleury y va d’une plus longue réponse.
«Oui, je suis chanceux. Il n’y a plus beaucoup de gardiens de mon âge dans la LNH. Ça fait bizarre de dire ça ! J’ai des cheveux blancs qui poussent juste en y pensant. Je réalise encore mieux que je suis chanceux d’encore jouer à mon âge. Je sais que ça achève. Je veux en profiter. Je cherche à m’amuser tous les jours.»
De tous les gardiens de la LNH, un seul est plus vieux que le numéro 29. Il s’agit de Craig Anderson, 41 ans, avec les Sabres de Buffalo.
Pas son choix
Fleury n’avait pas eu le temps de rencontrer Price avant l’entraînement du Wild. Les deux hommes ne sont pas de grands amis, mais il y a un respect mutuel entre les deux.
«Oui, ça fait un pincement au cœur (sur une possible retraite de Price), a répondu le gardien du Wild. Ce n’est pas lui qui décide, il ne fait pas ce choix avec sa tête. Pour moi Carey est un excellent gardien.»
«C’est plate et triste de voir que c’est ça qui l’arrête pour l’instant. On ne sait jamais. Ce n’est pas sa décision. Ce n’est pas parce qu’il est mauvais, c’est vraiment son corps qui l’arrête.»
«On n’a jamais eu la chance de se côtoyer beaucoup, a-t-il continué. Il y a peut-être un match des étoiles où nous étions dans le même autobus. Mais c’était plus une conversation, bonjour et comment ça va. On n’a pas jasé beaucoup. J’ai toujours aimé le regarder jouer. Il a joué à Montréal très longtemps avec toute la pression qui vient avec le métier de gardien pour le Canadien. Il a toujours bien géré ça. Dans l’échauffement l’an dernier, je lui avais dit que j’étais heureux de le revoir.»
Savoir rebondir
À son dernier départ contre les Bruins, samedi, à Boston, Fleury a bloqué 39 tirs dans un revers de 4 à 3 en prolongation face aux Bruins. Malgré la défaite, il s’agissait d’un pas dans la bonne direction comparativement à ses deux premières sorties où il a donné sept buts face aux Rangers et quatre en 20 minutes contre les Kings.
«On risque de me reparler de mon âge à chacun de mes moments difficiles. Je dois composer avec cette réalité. Mais avec mon âge, j’ai aussi l’expérience pour savoir comment rebondir. De l’extérieur, je sais qu’on peut dire qu’il est vieux et qu’il ralentit. Peut-être aussi… Je ne me sentais pas à mon sommet en début de saison. Je ne jouais pas mal ou je ne me sentais pas moins rapide. Mais ça n’arrêtait pas de rentrer. Parfois, c’était des erreurs, mais il y avait aussi eu de la malchance.»
«Quand je vis des choses difficiles, je veux toujours m’en servir comme motivation. J’ai de l’orgueil aussi. Je dois passer par-dessus et gagner mon prochain match. Je veux montrer que je peux encore faire les arrêts.»