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Travailleurs étrangers en renfort | Le Journal de Montréal

Travailleurs étrangers en renfort | Le Journal de Montréal


En pleine pénurie de personnel, le réseau de la santé québécois a recruté à l’étranger pas moins de 1150 infirmières et infirmiers en provenance d’une dizaine de pays depuis 2019. 

Les données du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) montrent que les différentes stratégies en recrutement international ont porté fruit alors que 394 infirmières se sont ajoutées dans la dernière année seulement, de septembre 2021 à août 2022 (voir plus bas). 

Parmi les centres de services sociaux les plus actifs, le CIUSSS de la Capitale-Nationale a embauché un peu plus de 300 employés venant de l’étranger dans les trois dernières années, dont 120 infirmières. Au CHU de Québec, 91 infirmières de la France, de la Colombie, du Brésil, du Mexique, de l’Angleterre et de la Tunisie ont fait leur stage depuis 2019 et intégré différents établissements.

Pour l’année en cours, c’est une cinquantaine d’infirmières de plus qui sont en poste. 

Franc succès

Les mesures d’accueil et d’intégration ont permis de conserver en emploi près de 90 % des travailleurs embauchés à l’étranger. Ils sont nombreux à parler très bien français et veulent faire leur vie ici (voir autre texte).

« Un projet d’immigration, c’est souvent un projet de famille, un projet de vie. Donc on veut vraiment s’assurer que les gens qui vont arriver ici au Québec, que ce soit une réussite », dit Véronique Potvin, directrice des ressources humaines du CHU de Québec.

Elle soutient que la première mission au Brésil en 2019 a été un franc succès et que l’organisme récolte en ce moment les fruits d’un long processus. De la rencontre initiale à la première journée de travail, il peut s’écouler jusqu’à deux ans.

Solution concrète à la pénurie

Le recrutement à l’extérieur du pays est devenu une solution concrète pour répondre à la pénurie de main-d’œuvre qui frappe le réseau. Selon l’indicateur du MSSS, les besoins sont évalués à 4445 infirmières à temps complet.

« Ce n’est pas la seule solution, mais ça demeure une solution plus qu’intéressante pour les prochaines années. Il y a un bassin supplémentaire qu’on peut aller explorer. C’est certain que nous, on continue d’être actif », affirme Éric Lavoie, chef de service aux ressources humaines au CIUSSS de la Capitale-Nationale.

Les intervenants interrogés par Le Journal ont tous l’intention de peser sur l’accélérateur dans les prochaines années pour recruter davantage ailleurs dans le monde.

Dans la métropole, par exemple, le CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal a embauché 130 infirmières depuis avril 2021 et compte en accueillir 130 nouvelles dans la prochaine année. Mais ce ne sont pas que les grands centres qui veulent attirer de nouvelles recrues. 

En vertu d’un programme annoncé en février dernier par le gouvernement du Québec, 500 immigrantes complètent actuellement un court programme de reconnaissance des acquis dans sept régions du Québec. Celles-ci fréquentent les cégeps et travaillent dans les établissements de santé à temps partiel depuis septembre. 

À terme, cette mesure financée à hauteur de 65 M$ a pour objectif d’intégrer 1000 infirmières dans les hôpitaux régionaux.  

NOUVELLES INFIRMIÈRES RECRUTÉES HORS CANADA  

Période de référence de septembre à août

  • 2019-2020 : 399
  • 2020-2021 : 357
  • 2021-2022 : 394

Source : Ministère de la Santé et des Services sociaux

RÉPARTITION PAR RÉGION 

  • CHU de Québec-Université Laval : 91 depuis 2019
  • CIUSSS de la Capitale-Nationale : 120 depuis 2019
  • CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal : 130 depuis 2021
  • CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal : 83 de la France depuis 2019
  • CIUSSS de Sherbrooke : 37 de la France depuis 2020
  • CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec : 41 de la France depuis 2019

Source : CIUSSS contactés par Le Journal 

Un coup de foudre pour le Québec


Le Colombien Kevin Gutierrez Salgado, 32 ans, travaille depuis environ un an à l’hôpital Saint-Sacrement de Québec.

Photo Louis Deschenes

Le Colombien Kevin Gutierrez Salgado, 32 ans, travaille depuis environ un an à l’hôpital Saint-Sacrement de Québec.

Kevin Gutierrez Salgado a eu un véritable coup de foudre lorsqu’il a été rencontré par des gestionnaires du CHU de Québec qui étaient en mission en Colombie en 2019.

« Je suis tombé en amour avec le Québec », confie le père de famille de 32 ans arrivé ici en octobre 2021. 

D’ailleurs, il ne cache pas ses intentions : sa femme et lui veulent passer leur vie à Québec.  

Leur fils est dans une classe de maternelle 4 ans et parle encore mieux français que ses parents.

« Il apprend tellement vite, c’est une éponge », raconte le père, qui aime que la ville soit sécuritaire pour élever des enfants.

Le Colombien trime dur à l’unité de médecine à l’étage des soins palliatifs de l’Hôpital du Saint-Sacrement, et ses collègues s’empressent de vanter son travail lors du passage du Journal. 

Indispensables

Les gestionnaires abondent dans le même sens, soulignant à quel point les employés en provenance d’autres pays sont devenus des ressources indispensables dans leur milieu de travail.

« On ne peut plus passer à côté du recrutement international […] Avec un encadrement, les gens atteignent rapidement leur plein potentiel », lance Véronique Potvin, directrice des ressources humaines du CHU de Québec.

C’est bien le cas d’Amanda Da Silva Krantz, arrivée du Brésil en mars 2021, et qui a rapidement adopté le Québec. 

La femme de 30 ans, qui travaille comme infirmière à l’unité de cardiologie du Centre hospitalier de l’Université Laval, ne connaissait pas un mot de français lorsqu’elle est arrivée il y a un an et demi. 

C’est difficile à croire lorsqu’on entend celle qui a pour langue maternelle le portugais lâcher un « pantoute » bien senti en réponse à une question.

« Les gens disent que j’ai plus l’accent québécois que l’accent français », dit-elle en riant, ajoutant que les patients lui apprennent les expressions québécoises.

Arrivée seule dans la Vieille Capitale, Amanda a été rejointe par son conjoint, un programmeur informatique, et les deux souhaitent maintenant fonder une famille et faire leur vie ici.

« Aussitôt que nous allons pouvoir, nous allons demander notre résidence permanente », mentionne celle qui s’implique dans le comité d’intégration des immigrants du CHU.

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