Le mystère pourrait perdurer pendant des semaines quant aux ossements humains qu’un chasseur a découverts samedi matin dans un bois en Estrie.
«Il est venu ici pour téléphoner à la police parce qu’il n’avait pas de cellulaire et qu’il venait de trouver des ossements», a raconté une femme ne souhaitant pas être identifiée qui habite sur le chemin Valley, à Melbourne.
Sa maison nichée entre une rivière et des champs montagneux est la seule dans les alentours, située à quelques centaines de mètres de l’endroit où le chasseur a fait la macabre découverte vers 9h30.
«Il n’avait pas l’air trop paniqué», a ajouté la résidente, qui faisait un feu de camp avec des proches lors de notre passage.
Comme il s’agit de restes humains, l’équipe d’identité judiciaire et des enquêteurs des crimes majeurs se sont rendus sur place, a fait savoir Stéphane Tremblay, porte-parole de la Sûreté du Québec (SQ).
En début de soirée, des policiers s’affairaient toujours à passer la scène au peigne fin, en bordure de la petite route en gravier dans un vaste secteur rural.
Longue enquête
Cela pourrait toutefois prendre des semaines, voire des mois, avant que l’on connaisse l’identité de la personne et les circonstances de son décès, a indiqué François Doré, lieutenant retraité de la SQ.
«En premier, les policiers vont fouiller le secteur, comme une scène de crime, à la recherche d’indices. Ils veulent trouver des choses, par exemple des pièces de vêtements, un portefeuille ou encore un bijou qu’ils pourraient relier à une personne portée disparue», a-t-il expliqué.
Les ossements seront également analysés à l’unique Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale, situé à Montréal. Les spécialistes vont rechercher entre autres des traces d’ADN «afin de voir s’ils pourraient trouver un match dans la banque de données».
«Avec des examens et des prélèvements, ils peuvent déterminer s’il s’agit d’une femme ou d’un homme ainsi que son âge. Ces éléments vont faire que les pistes possibles se rétrécissent pour les enquêteurs», a précisé l’ex-policier.
Dépendamment de leur état, les ossements peuvent révéler beaucoup d’indices. «On peut savoir si la personne a subi des blessures, par exemple par un animal, une arme à feu ou encore un objet contondant», a expliqué M. Doré.
Mort suspecte
Meurtre, suicide, mort naturelle: la SQ n’écarte aucune piste pour le moment afin d’expliquer le décès considéré comme étant suspect.
«Je n’ai jamais entendu qu’une personne s’était perdue dans le coin», a raconté Jean-Pierre Lavallée, qui marchait samedi un peu plus haut sur le chemin Valley avec sa femme et leur petit chien.
Ce dernier espère qu’une affaire de meurtre ne se dessine pas dans le secteur où il vit, qu’il qualifie de familial et tranquille depuis toujours.