Le mouvement de grève prévu la semaine prochaine à la SNCF pourrait faire tache d’huile. La troisième organisation représentative au sein de l’entreprise publique, le syndicat SUD-Rail, va en tout cas proposer aux cheminots adhérents une grève reconductible à partir de mardi 18 octobre, journée de grève interprofessionnelle pour réclamer une hausse des salaires, organisée dans le sillon du mouvement social qui touche les raffineries et dépôts de pétrole.
« On fera des assemblées générales le mardi 18 octobre un peu partout en France et on posera la question de la grève reconductible », a fait savoir, dimanche, à l’Agence France-Presse, Fabien Villedieu, délégué syndical SUD-Rail. Selon lui, cette première journée de mobilisation à la SNCF « sera le premier test, [car] il faut déjà qu’une grève marche bien le premier jour. Il y a des chances pour que cela reconduise assez globalement jusqu’au mercredi ».
« Le juge de paix ce sera le cheminot », a-t-il résumé, précisant que son syndicat réclame une hausse de « 400 euros net en plus par mois », malgré l’octroi par la direction de la SNCF, en juillet dernier, d’une augmentation moyenne de 3,7 % pour les petits salaires et de 2,2 % pour les cadres, à l’issue d’une journée de grève qui avait perturbé les départs en vacances d’été.
« Ils se disent : les prochains, c’est nous »
Interrogé sur d’éventuelles perturbations que pourrait provoquer ce mouvement sur les vacances scolaires de la Toussaint (qui s’étalent du 22 octobre au 7 novembre), M. Villedieu a estimé que « la grève ça crée des perturbations, ce n’est pas un scoop ». Mais selon lui, avec « la grève [qui] commence mardi, [et] les départs [en vacances] vendredi », cela laisse « quelques jours de négociations » possibles pour la direction de la SNCF.
Dès jeudi, la CGT-Cheminots, premier syndicat de la SNCF, avait appelé à l’élargissement du mouvement social au secteur du rail, deux jours après les premières réquisitions de personnel dans les raffineries et dépôts pétroliers. « Nous allons répondre à l’appel à l’élargissement de la mobilisation », avait ainsi annoncé au Monde Laurent Brun, secrétaire général du syndicat.
« Les cheminots se projettent beaucoup dans les revendications salariales et ils sont aussi révulsés par la réquisition. Ils se disent : les prochains c’est nous », avait-il appuyé, avant d’esquisser lui aussi la possibilité d’une grève reconductible : « Nous serons en grève le mardi 18 octobre et peut-être même à partir du 18. »
Seule l’UNSA Ferroviaire a fait savoir ne pas souhaiter rejoindre le mouvement. « On veut bien se mobiliser de manière unitaire sur les retraites, mais sur les salaires, c’est une question d’entreprise », soulignait jeudi un responsable du deuxième syndicat de cheminots.