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Démissions en bloc chez Hockey Canada

Démissions en bloc chez Hockey Canada


Après plusieurs semaines à subir des pressions politiques et financières, le chef de la direction de Hockey Canada, Scott Smith, a finalement remis sa démission, hier. Un départ qui était devenu inévitable. 

• À lire aussi: Hockey Canada: au tour de Bauer de s’en aller

Une décision souhaitée par plusieurs intervenants du milieu du hockey, mais aussi par la ministre fédérale des Sports Pascale St-Onge et le premier ministre Justin Trudeau.

Malgré les critiques sévères sur la gouvernance et les méthodes de Hockey Canada au cours des derniers mois, Smith s’accrochait à son poste. Il avait obtenu officiellement l’emploi, le 1er juillet, après le départ à la retraite de Tom Renney.

Cependant, l’homme de 55 ans travaillait à Hockey Canada depuis 1995. Il était bien au courant des mœurs et coutumes de la fédération dans les deux dernières décennies.

Indemnité?

Selon plusieurs sources, Smith avait un salaire annuel de 1 million $. En plus de son salaire de base, il empochait des bonis liés aux performances des équipes canadiennes sur la scène internationale. 

Smith n’est pas le seul à quitter le navire. Tous les membres restants du conseil d’administration de Hockey Canada ont décidé de se retirer pour faire place à une nouvelle administration.

On ne connaîtra pas la composition du nouveau conseil avant l’élection virtuelle du 17 décembre prochain. Un comité de gestion intérimaire prendra la relève d’ici là pendant que les anciens membres rempliront leurs obligations fiduciaires.

Le coup de barre

Depuis l’annonce du scandale en juillet, Smith était la cible des nombreuses critiques. Toutefois, le conseil d’administration a toujours refusé de donner le coup de barre nécessaire pour mettre de l’ordre dans son organisation.

Il a plutôt continué de donner son appui à Smith et à ses sbires. Dans les derniers mois, deux présidents ont remis leur démission : Michael Brind’Amour et Andrea Skinner. Les deux ont témoigné devant le comité parlementaire la semaine dernière et leurs réponses avaient soulevé la controverse.

Un levier puissant

Après avoir pris connaissance de plusieurs faits troublants dans une histoire de viol collectif avec Équipe Canada junior survenue en 2018, la ministre fédérale du sport Pascale St-Onge a sonné l’alarme.

Il faut des changements et ça presse. Voyant l’inaction des dirigeants devant ses demandes, St-Onge pose un geste important. À la fin du mois de juin, elle suspend les subventions gouvernementales de Hockey Canada.

Puis, ce fut au tour des commanditaires majeurs de mettre la pression sur la bande à Smith. Plusieurs compagnies ont réévalué leur partenariat. Ils ont notamment décidé de ne plus verser un sou aux programmes masculins.

Mardi, dans The Globe and Mail, on a appris que c’était au tour de Bauer (lire autre texte en 77) de mettre fin à son association lucrative avec Hockey Canada.

Un autre coup dur

De plus, plusieurs fédérations provinciales ont annoncé qu’elles suspendaient la remise de leurs cotisations annuelles à Hockey Canada.

Sur le plan financier, Smith et le conseil d’administration avaient les mains liées. Les millions en subventions et en commandites ne rentraient plus dans les coffres de leur organisation. Une raison assez forte pour mettre leur légitimité en doute.

Est-ce que les départs de Smith et des membres du CA seront suffisants pour mettre fin à des décennies de mauvaise gouvernance? C’est à voir.

C’est seulement le début d’un grand ménage au sein de cette fédération. Du mois, il faut le souhaiter.

  • Écoutez Isabelle Ducharme, directrice générale de SportsQuébec en entrevue avec Mario Dumont sur QUB radio : 

Hockey Québec veut faire partie de la solution  

Hockey Québec a salué la décision du directeur général et des membres du conseil d’administration de Hockey Canada de remettre leur démission, mardi.

«Ce dénouement, qui nous apparaissait inévitable, permettra à l’organisation de poser un nouveau regard sur les défis à relever», a indiqué la fédération québécoise dans un communiqué.

L’organisation de la Belle Province compte également s’impliquer dans le processus qui mènera à la composition d’un nouveau conseil d’administration chez Hockey Canada.

«Maintenant, il est essentiel de nous assurer que les futurs administrateurs posent des gestes concrets pour effectuer des changements en profondeur en termes de respect, d’intégrité et de culture. Nous serons actifs afin de proposer des solutions, attentifs aux prochaines étapes, et nous représenterons les intérêts de nos joueuses et joueurs, parents, bénévoles et participants.»

La semaine dernière, Hockey Québec avait décidé de ne plus remettre un montant de 3 $ à son pendant national pour chaque inscription, estimant que cette dernière était incapable de modifier la culture de son sport avec son organigramme actuel.

Une réaction unanime

Tout comme son homologue québécoise, la Fédération de hockey de l’Ontario (OHF) s’est réjouie de ce grand ménage au sein de l’état-major de Hockey Canada.

«La Fédération de hockey de l’Ontario reconnaît les changements apportés par Hockey Canada et croit qu’il s’agit d’une bonne première étape pour adresser les défis qui l’attendent, lit-on dans un communiqué publié mardi.

«C’est un moment décisif dans l’histoire de notre sport. On ne peut sous-estimer l’importance de rebâtir la confiance des Canadiens, que ce soit sur la glace ou à l’extérieur.»

Hockey Nouveau-Brunswick a aussi qualifié cette décision de «positive», en plus d’insister sur les actions que la fédération des Maritimes a posées elle-même pour «favoriser le changement culturel du sport».

«Nous le faisons en engageant des experts en la matière sur les sujets de la violence sexuelle, de la masculinité, de la maltraitance et de la discrimination», a-t-elle déclaré.

Hockey Nova Scotia, qui avait emboîté le pas de Hockey Québec en annonçant la suspension de ses contributions par inscription à Hockey Canada, a souligné que le départ des têtes dirigeantes de l’organisation n’était en aucun cas une finalité.

«Les derniers temps ont été très difficiles pour les gens impliqués dans toutes les sphères du hockey. Nous reconnaissons que des problèmes sérieux doivent être adressés et il reste beaucoup de travail à faire pour améliorer la culture du hockey.»

– Avec l’Agence QMI



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