Candidat surprise, le millionnaire Sam Matekane, 64 ans, qui a fait fortune dans les mines de diamants, obtient le plus grand nombre de sièges au Parlement du Lesotho, sans atteindre la majorité absolue, a annoncé ce 10 octobre la commission électorale. Quelque 1,5 million d’électeurs étaient appelés à voter le 7 octobre pour une cinquantaine de partis.
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Déjouant tous les pronostics, son mouvement Révolution pour la prospérité (RFP), créé tout juste six mois avant le scrutin, a remporté 56 sièges sur 120 au total, selon les résultats définitifs. Les deux autres partis qui dominaient le paysage politique jusqu’ici, le Congrès démocratique (DC) et la Convention de tous les Basotho (ABC), ont obtenu respectivement 29 et 8 sièges.
Instabilité politique
Considéré comme l’homme le plus riche du pays, Sam Matekane devrait devenir Premier ministre. Il lui faudra cependant former une coalition pour gouverner la monarchie constitutionnelle. Cette dernière est dirigée depuis 2012 par des gouvernements de coalition, rendus instables par de fréquents changements de bord et scissions au sein des partis.
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« Tous ces gouvernements qui se sont succédé, nous les avons épaulés » financièrement, confiait l’homme au physique trapu, cheveux ras et fine moustache, la veille du scrutin. Le Lesotho « est en train de sombrer : nous, les hommes d’affaires, nous devons le sauver », disait le candidat. Il propose de relancer l’économie, de venir à bout de la dette publique, sans s’attarder sur les détails, ni la méthode.
Myriade d’entreprises
L’ancien gardien de troupeau est à la tête d’une myriade d’entreprises rassemblées sous l’entité Matekane Group of Companies (MGC) ; il dirige une compagnie exploitant la mine de Letseng où le 5e plus gros diamant du monde (910 carats) a été découvert en 2018.
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Il a gagné en popularité en construisant des écoles, un stade ou encore un théâtre. Il finance des bourses d’études et sponsorise la fédération nationale de foot. Pendant la pandémie de coronavirus, il a participé à l’achat de vaccins.
Colère contre les autres partis
« Il devra travailler dur pour satisfaire les gens qui lui ont témoigné leur confiance, note le politologue Tlohang Letsie de l’université nationale du Lesotho. Sa réputation et la colère des gens envers les autres partis lui ont permis de gagner des voix. »
Dès le lendemain du scrutin, des soutiens de l’homme d’affaires, parti de rien en se lançant à 22 ans dans l’élevage d’ânes, s’étaient rassemblés dans la capitale Maseru lorsque les premiers dépouillements le montraient en tête.
« Je viens des montagnes, là-haut, nous n’avons pas de nourriture, pas d’eau, rien. La RFP va changer tout ça », lâchait Mamamello Shoaepane, 40 ans, en pleurant de joie. Chantant et dansant dans la rue, la petite foule euphorique, habillée en blanc et vert, les couleurs du parti, scandait : « La prospérité, c’est la vie ! »
Avec AFP