Tous les matins à Yaoundé, la police coupe la circulation lorsque le cortège de Martin Mbarga Nguélé parcourt, toutes sirènes hurlantes, les deux kilomètres qui séparent sa résidence du quartier de Bastos de son bureau situé à Nlonkak, en centre-ville. À part Paul Biya, le délégué général de la Sûreté camerounaise est bien le seul à s’octroyer encore ce privilège d’une autre époque. Il sait les critiques que cela lui vaut, mais il est, à 90 ans, un homme d’habitudes. Il n’ignore rien non plus des sarcasmes qui ont fleuri sur les réseaux sociaux lorsqu’il a fêté son anniversaire, le 1er juillet dernier, devenant sans doute le plus vieux policier encore en activité du monde. Mais il en faut plus pour l’ébranler.
Paul Biya apprécie la présence de cet aîné qui le « rajeunit » et atténue les critiques liées à sa propre longévité
Cet homme qui a rang de ministre et officie comme conseiller du chef de l’État a depuis longtemps dépassé l’âge d’être leur grand-père, mais ses hommes l’appellent volontiers « papa ». Discret et loyal, deux ingrédients indispensables à la longévité, il passe pour être l’un des piliers du régime qu’il sert avec application depuis plusieurs décennies. Et puis, le président Biya – qui aura lui-même 90 ans le 13 février 2023 – apprécie la présence de cet aîné qui le « rajeunit » et atténue les critiques liées à sa propre longévité au pouvoir.
À Lire
Cameroun : bienvenue en gérontocratie