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Le groupe allemand RWE, deuxième producteur d’électricité outre-Rhin, a annoncé, mardi, vouloir se passer du charbon huit ans plus tôt que prévu. Cela permettra d’économiser 280 millions de tonnes de CO2, selon le ministre de l’Economie allemand, Robert Habeck.
Le géant allemand de l’énergie RWE, longtemps l’un des plus gros émetteurs de CO2 d’Europe, a annoncé mardi 4 octobre vouloir arrêter la production d’électricité au charbon d’ici 2030 dans le bassin minier rhénan, avançant de huit ans ses plans.
« Nous allons mettre fin à la production d’électricité au lignite en 2030 soit deux fois plus vite que prévu », a déclaré le patron de RWE Markus Krebber, lors d’une conférence de presse.
Cette décision intervient alors que le gouvernement d’Olaf Scholz, qui se veut en première ligne de la transition énergétique en Europe, a été contraint de prolonger temporairement l’activité de plusieurs centrales à charbon pour faire face à la crise énergétique déclenchée par l’invasion russe de l’Ukraine. Mais le maintien en activité de plusieurs centrales jusqu’au printemps 2024 ne remet pas en cause l’objectif que s’est fixé la coalition de sortir du charbon en 2030.
L’annonce mardi de RWE, premier producteur d’électricité d’Allemagne, a vocation à incarner la volonté du chancelier social-démocrate, qui gouverne avec écologistes et libéraux, de tenir le calendrier. La crise énergétique, liée au tarissement du gaz russe qui fait flamber les prix, « concentre toute notre attention », mais « la crise structurelle de notre époque (…) est assurément le réchauffement climatique », a martelé Robert Habeck.
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Économiser 280 millions de tonnes de CO2
Concrètement trois centrales au charbon d’une capacité de 1 000 MWh chacune seront arrêtées d’ici la fin de la décennie en Rhénanie du Nord – Westphalie (RNW), une région de l’ouest du pays régulièrement cible d’actions de militants écologistes contre l’extension de mines géantes de charbon à ciel ouvert.
Cela permettra d’économiser 280 millions de tonnes de CO2, a précisé le ministre écologiste de l’Économie, Robert Habeck, lors de cette conférence de presse.
À cet égard, les habitants de Lützerath, une commune du bassin minier rhénan condamnée de longue date à disparaître pour permettre à la mine voisine à ciel ouvert de Gazrweiler de s’étendre, pourront au final conserver leur habitat, a déclaré la ministre de l’Économie de la région de RNW Nona Neubaur.
En attendant, les centrales de RWE vont contribuer à garantir la sécurité de l’approvisionnement en électricité de la première économie européenne, jusqu’alors très dépendante du gaz russe. Deux centrales électriques au lignite de RWE, chacune d’une capacité de 600 mégawatts, vont rester en activité jusqu’en 2024, alors qu’elles devaient s’arrêter de fonctionner fin 2022 selon les plans initiaux.
« La sortie plus rapide du charbon peut réussir (…) si nous avons une expansion massive des réseaux renouvelables », a ajouté Markus Krebber, dont le groupe, qui se classait en tête des plus gros pollueurs d’Europe ces dernières années, a pris le virage vers des sources d’énergie propres.
RWE veut investir plus de 50 milliards d’euros dans le monde d’ici 2030 afin d’accélérer la transition énergétique. Quelque 15 milliards d’euros d’investissement sont prévus pour l’Allemagne, a expliqué le groupe.
Avec AFP