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Le prix Nobel de chimie a été attribué conjointement à l’Américaine Carolyn R. Bertozzi, à son compatriote K. Barry Sharpless et au Danois Morten Meldal, pour « pour le développement de la « chimie click » et de la chimie bioorthogonale ». Barry Sharpless a réussit l’exploit rarissime de décrocher un deuxième Nobel.
C’est la chimie du « click » qui a été mise à l’honneur cette année. Le prix Nobel de chimie 2022 a été attribué à l’Américaine Carolyn R. Bertozzi, son compatriote K. Barry Sharpless et au Danois Morten Meldal, a annoncé mercredi 5 octobre le prestigieux jury de l’académie royale suédoise.
Ils ont été récompensés pour leurs travaux dans le domaine de la chimie qui permet de « clipper » des molécules entre elles comme on assemble un bouton pression.
Deuxième Nobel pour Sharpless
Barry Sharpless, 81 ans, qui a introduit au début des années 2000 ce concept permettant de synthétiser rapidement des produits, a déjà été récompensé d’un prix Nobel en 2001. Il avait déjà remporté le prix de chimie en 2001 pour ses découvertes sur la technique de la catalyse asymétrique.
La Franco-Polonaise Marie Curie avait été la première au début du XXe siècle (physique 1903, chimie 1911), suivie par l’Américain Linus Pauling (chimie 1954 et paix 1962), l’Américain John Bardeen (physique 1956 et 1972) et le Britannique Frederick Sanger (chimie 1958 et 1980).
Le chercheur américain basé en Californie et le Danois de 58 ans Morten Meldal, de l’université de Copenhague, sont sacrés pour leurs travaux pionniers en matière de « chimie clic », une nouvelle forme de combinaison de molécules.
Celle-ci est notamment utilisée pour développer des traitements pharmaceutiques, cartographier l’ADN ou créer de nouveaux matériaux.
L’Américaine Carolyn Bertozzi, 55 ans, est elle sacrée pour l’invention de la chimie bioorthogonale, une réaction chimique décrite comme pouvant être initiée dans un organisme vivant, mais sans perturber ou changer sa nature chimique.
La huitième femme à remporter le prix de chimie
« Je suis absolument stupéfaite. Je suis assise là et j’ai du mal à respirer », a confié la lauréate jointe par le jury. Elle devient la huitième femme à remporter le prix de chimie, succédant à la Française Emmanuelle Charpentier et à l’Américaine Jennifer Doudna (2020).
Citée parmi les favoris cette année, ses découvertes ont notamment ouvert des voies pour améliorer l’efficacité des traitements contre le cancer.
En sciences, les comités du Nobel avaient ouvert le bal avec l’attribution lundi du prix Nobel de médecine ou de physiologie au Suédois Svante Pääbo, père de l’homme de Denisova et découvreur de l’ADN de l’homme de Néandertal.
Le prix est doté 10 millions de couronnes suédoises (environ 920 000 euros) dans chaque discipline, à partager éventuellement en cas de colauréats.
La « saison » des Nobel, qui s’est ouverte lundi, a déjà distingué le paléogénéticien suédois Svante Pääbo, lauréat du Nobel de physiologie ou de médecine ainsi que les physiciens quantiques français Alain Aspect, américain John F. Clauser et autrichien Anton Zeilinger, récompensés mardi par le prix Nobel de physique.
Suivront ces prochains jours les annonces des prix Nobel de littérature (jeudi), de la paix (vendredi) et de l’économie (lundi prochain).
Avec Reuters et AFP