La violence des supporteurs, le chaos et des tirs de gaz lacrymogènes ont constitué un cocktail mortel, dans la soirée de samedi 1er octobre, dans un stade de la ville de Malang, dans la province de Java est, en Indonésie, à l’issue d’un match du championnat national de football. Cent vingt-cinq personnes, parmi lesquelles trente-deux enfants, ont trouvé la mort et 188 autres ont été blessées, selon les autorités, par suffocation, compression ou traumatisme, dans le stade Kanjuruhan. Le recours disproportionné par la police antiémeute à des tirs de gaz lacrymogènes est pointé du doigt.
Le stade était plein : 42 000 tickets avaient été vendus, alors que, selon le ministre chargé de la coordination des questions de sécurité, Mohammad Mahfud Mahmodin, la capacité d’accueil avait été limitée à 38 000 personnes. Le ministre a appelé lundi 3 octobre, dans une déclaration télédiffusée, la police indonésienne à « identifier » ceux qui dans ses rangs « ont perpétré les crimes » : « Nous demandons à la police nationale de trouver les auteurs des crimes dans les prochains jours », a-t-il déclaré.
C’est la défaite du club local Arema FC, à (2-3), face au club Persebaya Surabaya, qui a d’abord déclenché la colère de ses supporteurs. Les deux clubs ont une longue tradition de rivalité. Les « Lions enragés », comme sont surnommés les joueurs de l’Arema FC, n’avaient jamais perdu dans leur propre stade en vingt-trois ans. L’équipe, qui avait remporté le championnat d’Indonésie en 2010, a terminé la saison 2021-2022 à la quatrième place.
Dès la fin du match, des supporteurs de l’équipe de Malang ont envahi le stade et ont manifestement tenté de s’en prendre à leurs joueurs et aux officiels, qui se sont réfugiés dans les vestiaires. Des vidéos montrent ensuite des policiers antiémeute dotés de boucliers et de bâtons, ainsi que des hommes en treillis militaire, repousser et matraquer violemment les supporteurs qui couraient sur la pelouse. Au moins deux véhicules de police ont également été retournés en bordure du terrain.
Comportements violents
Des salves de tirs de gaz lacrymogènes se sont ensuite fait entendre, d’abord en direction des assaillants, puis des tribunes. Aucun affrontement n’a eu lieu entre les supporteurs des deux camps – ceux de l’équipe de Surabaya n’avaient en principe pas eu le droit d’acheter des billets pour ce match, une règle adoptée pour éviter les bagarres entre supporteurs rivaux, aux cris, la plupart du temps, de « Sampai mati ! » (« jusqu’à la mort ! »).
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