A l’heure où plusieurs grandes villes françaises annoncent boycotter, pour des raisons environnementales et humanitaires, le Mondial de football au Qatar, le Conseil olympique d’Asie (OCA) a annoncé, mardi 4 octobre, que le royaume désertique d’Arabie saoudite accueillera les Jeux asiatiques d’hiver de 2029.
Les épreuves sportives se dérouleront à Neom, une mégapole futuriste en construction dans le nord-ouest du royaume. « Les déserts et les montagnes d’Arabie saoudite seront bientôt un terrain de jeu pour les sports d’hiver », a affirmé l’OCA dans un communiqué rapportant la décision prise lors de son assemblée générale à Phnom Penh.
Situé sur les bords de la mer Rouge, le projet Neom, d’un montant de plusieurs centaines de milliards de dollars et porté par le puissant prince héritier, Mohammed Ben Salman, a fait beaucoup parler de lui depuis la première annonce faite en 2017. Des architectes et des économistes ont mis en doute sa faisabilité.
Les Jeux asiatiques d’hiver devraient précisément se dérouler à Trojena, secteur montagneux de Neom, « où les températures descendent en dessous de zéro degré en hiver et où les températures tout au long de l’année sont généralement inférieurs de 10 degrés » au bord de mer, affirment les promoteurs sur leur site Internet, sans faire mention de la question des précipitations. Trojena, qui devrait être achevé en 2026, comprendra des pistes de ski ouvertes toute l’année, un lac artificiel d’eau douce, des chalets, des manoirs et des hôtels de luxe, d’après la même source.
« Créer une atmosphère hivernale au cœur du désert »
Mohammed Ben Salman occupe le poste de président du conseil d’administration de Neom. Dirigeant de facto du royaume, il a promis avec ce projet de « redéfinir le tourisme de montagne dans le monde », tout en respectant les principes de l’écotourisme. Le directeur de Neom, Nadhmi Al-Nasr, a pour sa part affirmé que Trojena serait doté « des infrastructures adéquates pour créer une atmosphère hivernale au cœur du désert, et de faire de ces Jeux d’hiver un événement mondial sans précédent ».
Les Jeux asiatiques d’hiver comprennent des compétitions de ski, de snowboard, de hockey sur glace et de patinage artistique, soit 47 épreuves, dont 28 sur neige et 19 sur glace, selon l’OCA. « Je n’ai jamais cru que je skierais [un jour] dans mon pays », a réagi mardi le skieur alpin saoudien Fayik Abdile, cité dans le communiqué de l’organisation.
Les événement sportifs se sont multipliés ces dernières années en Arabie saoudite, accusée par des ONG de vouloir ainsi détourner l’attention des atteintes aux droits humains dans le royaume. Dans un entretien à l’Agence France-Presse, le ministre des sports saoudien, le prince Abdul Aziz Ben Turki Al-Faiçal, a récemment fait état du souhait de son pays d’organiser un jour des Jeux olympiques.
Un responsable égyptien a, lui, déclaré le mois dernier que l’Egypte, la Grèce et l’Arabie saoudite avaient commencé des discussions sur une éventuelle candidature conjointe pour la Coupe du monde de football en 2030.