Les forces ukrainiennes ont fait une nouvelle découverte macabre dans la région de Kharkiv (Nord-Est), où elles continuent de repousser leur ennemi russe. Au moins vingt civils ont été retrouvés tués par balle dans leur voiture près de Koupiansk, a annoncé samedi le gouverneur régional, Oleh Synehoubov, sur Telegram. Selon lui, « les occupants [l’armée russe] ont attaqué ces civils qui tentaient d’échapper aux bombardements ». « C’est de la cruauté qui n’a aucune justification », a-t-il dénoncé. Selon M. Synehoubov, « des policiers et des experts se sont rendus sur place » et « une enquête est en cours ».
Vendredi, une équipe de l’Agence France-Presse avait vu au moins onze corps de civils, tués de la même manière, sur une route abandonnée par les Russes lors de leur retrait de la région la semaine dernière. Le convoi de véhicules que l’AFP a vu vendredi se trouvait précisément sur une route qui part du village de Kyrylivka, à 70 kilomètres à l’est de Kharkiv, lorsqu’il a été pris pour cible. Sur place, les cadavres étaient toujours là, à l’intérieur ou à côté de six véhicules. Un minibus était entièrement brûlé, quatre corps, dont l’un semblant être celui d’un enfant, gisant sur les sièges.
Le lieu où la dizaine de civils ont été retrouvés se trouve à un endroit où des combats entre Ukrainiens et Russes ont eu lieu récemment, les forces de Kiev menant une contre-offensive d’ampleur dans la région. Face à d’importantes difficultés militaires, les soldats russes se sont repliés plus à l’est, de l’autre côté de la rivière Oskil, mais les Ukrainiens ont depuis réussi à la franchir, ce qui marque un succès de taille pour Kiev, dont l’armée encercle la poche de Lyman.
Un responsable séparatiste prorusse avait, de son côté, accusé jeudi depuis Moscou l’armée ukrainienne d’avoir tiré sur un convoi de civils dans la région de Kharkiv, faisant selon lui trente morts, sans toutefois apporter plus de précisions. Depuis le début de l’invasion, Kiev a dénoncé des exactions des troupes de l’envahisseur, des accusations systématiquement rejetées par la Russie.