Samy Kéfi-Jérôme, un des adjoints du maire de Saint-Etienne (Les Républicains) mis en cause dans l’affaire de chantage politique à la « sextape » qui secoue la ville depuis la fin d’août, a annoncé vendredi 23 septembre avoir démissionné de ses mandats à la ville et à la métropole de Saint-Etienne.
« J’ai présenté ce matin ma démission de mes mandats de conseiller municipal et conseiller métropolitain [à la préfète de la Loire] et j’en ai informé monsieur le maire », écrit l’adjoint municipal à l’éducation dans un communiqué.
Dans la tourmente depuis les confessions d’un ancien proche de la municipalité sur un « barbouzage de mœurs » remontant à 2015, le maire Gaël Perdriau (LR) a pour sa part décidé jeudi de déléguer ses fonctions représentatives à la métropole et à la mairie dans un souci de retour à la « sérénité ». En début de semaine, l’élu de 50 ans avait déjà limogé son directeur de cabinet, également sous le feu des critiques à cause de son rôle présumé dans le chantage.
« Une profonde injustice »
L’affaire a éclaté à la fin d’août quand le site Mediapart a publié les confessions détaillées de l’ancien compagnon de M. Kéfi-Jérôme sur le tournage d’une vidéo compromettante, commanditée selon lui par le maire et son entourage pour neutraliser l’ex-premier adjoint centriste, Gilles Artigues. Selon lui, l’opération a été rétribuée par l’intermédiaire de prestations fictives facturées à deux associations culturelles subventionnées par la mairie.
Gaël Perdriau a été placé en garde à vue le 13 septembre, en même temps que son délateur, son adjoint à l’éducation et son directeur de cabinet. « Je déplore les attaques personnelles dont je fais l’objet et constate que les conditions d’exercice de mes fonctions ne sont plus réunies », souligne vendredi dans son communiqué Samy Kéfi-Jérôme en soulignant qu’il vit « comme une profonde injustice » les accusations le visant.
L’élu de 42 ans siégeait au conseil municipal de Saint-Etienne depuis 2014, date de l’élection de Gaël Perdriau à la tête de cette ville en plein déclin industriel. Il n’a pas démissionné de ses fonctions au conseil régional mais avait été suspendu, fin août, de ses fonctions de délégué à la stratégie digitale par le président de la région, Laurent Wauquiez (LR).