RIVIÈRE-DU-LOUP | La jeune mère qui a été retrouvée morte avec son bébé de 6 mois, dimanche, à Rivière-du-Loup, dans le Bas-Saint-Laurent, revenait de l’Ukraine après y avoir été coincée, enceinte, au début de la guerre.
• À lire aussi: Une femme et son bébé retrouvés sans vie à Rivière-du-Loup
En mars dernier, le parcours inspirant de Laurence Couture Gagnon avait fait les manchettes partout au Canada.
Alors enceinte de 38 semaines, la travailleuse humanitaire de la Croix-Rouge internationale qui vivait en Ukraine depuis environ quatre ans décide de fuir les attaques russes le 5 mars avec l’intention de se rendre en Pologne.
Dès le lendemain, elle crève ses eaux et donne finalement naissance à son fils Léo dans un hôpital de Lviv, en Ukraine.
Elle a toutes les misères du monde à obtenir un certificat de naissance pour le nouveau-né. Il faudra 15 jours avant que la Québécoise traverse la frontière vers Cracovie avec les documents valides. Elle venait de dormir et d’allaiter son bébé dans une voiture pendant quelques jours.
Visite des parents
C’est à ce moment que son histoire est reprise par plusieurs médias. Ses parents iront la rejoindre en Pologne pour y passer trois semaines et Laurence Couture Gagnon déclare en entrevue que le bébé est en parfaite santé. Les grands-parents se disent rassurés.
Entre-temps, la native de Rivière-du-Loup interpelle le gouvernement fédéral. Elle souhaite un meilleur soutien aux ressortissants qui désirent échapper aux tirs de Poutine.
Au début avril, le député conservateur dans Montmagny–L’Islet–Kamouraska–Rivière-du-Loup, Bernard Généreux, se lève en chambre et questionne la secrétaire parlementaire du ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, Marie-France Lalonde sur le sujet.
Au printemps, la jeune femme reviendra finalement au Québec, où elle passera beaucoup de temps à la maison familiale.
Citoyens troublés
Dimanche, une femme de 37 ans et son bébé ont été retrouvés morts en bas d’une falaise d’environ 40 mètres au parc des Chutes de Rivière-du-Loup.
Selon des témoins qui ont croisé la mère, celle-ci semblait exaspérée et en détresse. La poussette a été abandonnée dans un sentier menant vers le sommet du parc.
Le Journal a pu se faire confirmer l’identité des victimes par un proche.
Même si l’enquête se poursuit, la Sûreté du Québec maintient que la possibilité qu’il s’agisse d’un geste volontaire est en haut de la liste. D’ailleurs, les autorités n’ont donné que très peu de détails.
Au lendemain du drame, les gens avaient recommencé à fréquenter le parc des Chutes, un endroit habituellement paisible où il fait bon admirer les arbres qui changent de couleurs.
Mais dimanche, les visiteurs chuchotaient, se questionnaient. Ils étaient nombreux à s’arrêter pour regarder l’emplacement où la mère et son fils avaient été retrouvés sans vie.
Des témoins ont eu recours à un soutien psychologique. Interrogée par Le Journal dimanche, Chantal Latendresse, qui demeure à quelques pas de marche du parc, était encore bouleversée par les événements.
Ses enfants de 10 et 11 ans ont vu les corps. La mère de famille a eu le réflexe de demander de l’aide au capitaine du service des incendies, qui lui a fourni toutes les informations pour que les enfants puissent traverser cette épreuve.