L’OFSP examine actuellement la possibilité de centraliser l’achat d’un vaccin contre la variole du singe. Une telle mesure suppose toutefois que Swissmedic ait donné son feu vert à l’utilisation du produit et l’institut n’a pas reçu de demande d’autorisation.
La question de savoir si le vaccin contre la variole du singe sera soumis à une procédure d’examen en continu dépendra de la situation épidémiologique, a précisé l’institut des produits thérapeutiques, interrogé par Keystone-ATS.
Cet examen en continu des données n’est prévu pour l’instant que pour le vaccin contre le Covid-19, souligne-t-il. Une telle méthode est utile lorsque les données sont encore incomplètes. Swissmedic clarifie les questions relatives à la procédure lors d’une rencontre avec les entreprises demandant une autorisation.
La Commission européenne a déjà approuvé l’extension du vaccin Imvanex, de la société danoise Bavarian Nordic, contre la variole du singe. Ce produit est approuvé dans l’UE depuis 2013 pour la prévention de la variole.
>> Revoir le reportage du 19h30 sur la progression de la variole du singe en Suisse:
Des achats en grande quantité
Au total, 304 cas de variole du singe ont été confirmés en Suisse, selon les chiffres publiés mercredi soir par l’Office fédéral de la santé publique (OFSP). La maladie n’a pas encore atteint le niveau épidémique ou pandémique. Elle est soumise à déclaration obligatoire et l’OFSP la surveille depuis le 21 mai.
La Confédération examine donc actuellement la possibilité d’acheter des vaccins de manière centralisée, a indiqué l’OFSP. L’ordonnance sur les autorisations dans le domaine des médicaments permet certes sous conditions aux spécialistes d’importer en Suisse des médicaments non autorisés pour traiter les patients.
Mais cela n’entre pas en ligne de compte dans ce cas. Selon l’OFSP, Bavarian Nordic n’est en effet prêt à livrer son vaccin Imvanex qu’à des Etats et en grande quantité. Parallèlement à l’examen mené par l’OFSP, la Commission fédérale pour les vaccinations (CFV) élabore actuellement des recommandations concernant la variole du singe.
Pas de danger de pandémie
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclenché en juillet l’urgence de santé publique de portée internationale, le plus haut niveau d’alerte, pour tenter de juguler la flambée de variole du singe, qui a frappé près de 17’000 personnes dans 74 pays. Mais la maladie ne représente pas une menace de pandémie comme le sida, selon les infectiologues.
La variole du singe ne se transmet pas lorsque la personne infectée ne présente pas encore de symptômes comme les pustules. Les personnes contaminées savent donc qu’elles sont contagieuses. En outre, les personnes atteintes ne sont pas contagieuses longtemps. Une fois les pustules guéries, la personne est immunisée.
La situation est différente avec le virus VIH, responsable du sida. Les symptômes visibles n’apparaissent généralement que des années après la contamination, mais les personnes infectées sont déjà contagieuses avant. Par ailleurs, le virus de la variole du singe n’est, en l’état actuel des connaissances, pas transmissible par le sang.
Une dizaine de décès pour l’instant
Pour l’heure, seule une dizaine de décès ont été enregistrés dans le monde: cinq en Afrique, où la maladie est endémique et a été détectée pour la première fois chez l’être humain en 1970, un au Brésil, un en Inde et deux en Espagne.
Les premiers symptômes sont une forte fièvre, des ganglions lymphatiques gonflés et une éruption cutanée semblable à celle de la varicelle. La maladie infectieuse est transmise à l’être humain par des animaux, probablement des rongeurs (zoonose). La transmission d’humain à humain se fait par contact physique rapproché.
ats/ther