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« Viser le “plein-emploi handicapé” en 2027 a-t-il un sens ? »

« Viser le “plein-emploi handicapé” en 2027 a-t-il un sens ? »


Carnet de bureau. La salle de La Belle Etincelle était bondée, mardi 11 octobre, pour le lancement politique de la Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées, prévue dans toute la France du 14 au 20 novembre. Ce restaurant dont les deux tiers du personnel sont en situation de handicap ne pouvait être mieux choisi pour afficher l’objectif gouvernemental d’atteindre le plein-emploi en 2027. Défi ? Pensée magique ? Annoncer le plein-emploi à une population dont le taux de chômage est invariablement l double de celui de la population active depuis des années laisse perplexe.

Certes, le marché du travail bouge, les difficultés de recrutement obligent les entreprises à étendre leur recherche de candidats à de nouveaux profils, des conventions ont été signées entre l’Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées (Agefiph) et de grands groupes (E.Leclerc, Burger King, etc.), des initiatives ont été bien reçues, comme le dispositif d’« emploi accompagné » (sept mille bénéficiaires depuis 2017) ou l’événement Duoday, où se rencontrent employeurs et candidats.

Divergence sur les mesures prioritaires

Mais les chiffres sont têtus : le taux de chômage des personnes en situation de handicap est toujours à 13 %, contre 7,4 % pour l’ensemble de la population à fin 2021. Encore loin d’un idéal à 5 %. Viser le « plein-emploi handicapé » en 2027 a-t-il un sens ? Qu’en pensent les principaux intéressés, à savoir les personnes en situation de handicap et les employeurs ? A la demande de l’Agefiph, l’IFOP a interrogé quelque 8 400 handicapés et 402 dirigeants et recruteurs du 21 septembre au 4 octobre. Les résultats, qui devaient être publiés mercredi 19 octobre, révèlent que certains y croient : 18 % des personnes en situation de handicap estiment que c’est possible, c’est aussi le cas de 31 % des recruteurs.

Sur quoi se fonde leur conviction ? 33 % des personnes handicapées estiment que la société se donne les moyens d’agir pour faciliter l’accès à l’emploi. Et 60 % pensent que les difficultés de recrutement vont pousser les entreprises à se tourner vers eux ; 64 % des recruteurs le pensent aussi.

Mais les uns et les autres divergent sur les mesures prioritaires pour atteindre le plein-emploi : les recruteurs comptent d’abord sur les incitations fiscales ou les primes à l’embauche, puis sur la formation des manageurs et des salariés à l’accueil des personnes en situation de handicap.

Pas vraiment de moyens supplémentaires

Quant aux handicapés, ils croient en premier lieu à l’efficacité d’un renforcement des sanctions contre les entreprises qui ne respectent pas l’obligation d’emploi, puis à la simplification de l’accès aux aides et services spécialisés pour l’accueil et l’intégration des personnes handicapées. Ils citent aussi les incitations fiscales, mais en troisième choix, au même niveau que l’amélioration des conditions de vie au travail.

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