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Victoire ukrainienne et nucléaire russe

Victoire ukrainienne et nucléaire russe


À peine vient-on de signer le document d’annexion de quatre régions ukrainiennes, que nous apprenons la reprise par les troupes de Volodymyr Zelensky de la ville de Lyman.

Réjouissances et optimisme

Après avoir dénoncé le caractère frauduleux des référendums qui ont précédé l’annexion, les membres de l’administration Biden se sont réjouis de la plus récente victoire ukrainienne. Le secrétaire à la Défense, Lloyd Austin, a salué un gain stratégique important.

Pourquoi les Américains et leurs alliés saluent-ils unanimement la perte de Lyman par les Russes? D’abord parce qu’elle tombe à point, reflétant l’état des forces en présence dans cette région. Surtout, des voies terrestres et des chemins de fer y convergeaient, autant de relais dont les Russes seront privés pour le ravitaillement et le déploiement des effectifs.

Fort de cette récente progression, le président Zelensky a promis qu’on verrait bientôt de nombreux drapeaux ukrainiens flotter sur la Donbass, avertissant au passage les soldats russes qu’ils seraient tués un par un tant et aussi longtemps que Vladimir Poutine dirigerait la Russie.

Ces réjouissances et cette rhétorique dure ne devraient cependant pas nous faire oublier que l’agresseur n’est pas au bout de ses ressources et qu’il agite la menace nucléaire depuis un bon moment déjà.

Une crainte justifiée?

Le meneur tchétchène Ramzan Kadyrov, dont les forces de sécurité sèment la terreur partout où elles passent, a lancé quelques piques bien senties en direction des généraux russes, dont il est pourtant l’allié. Au-delà de ces critiques, il a suggéré de recourir à des mesures radicales, pointant en direction de l’utilisation d’armes nucléaires de faible puissance.

Faut-il craindre cette option? Jamais, depuis la fin de la Guerre froide, la possibilité de l’utilisation de l’arme nucléaire ne m’a autant interpellé. Le président russe ne parvient plus à s’imposer de manière conventionnelle et je ne serais pas étonné qu’il emploie des méthodes extrêmes.

Si d’entrée de jeu une majorité d’experts semblent exclure une guerre nucléaire à grande échelle, d’autres options sont sur la table avant d’envisager les armes nucléaires de faible puissance.

Il est impossible d’écarter le fait qu’on puisse viser des cibles civiles comme les hôpitaux ou les écoles. À ces frappes qui visent à démoraliser l’adversaire, on pourrait ajouter le recours aux armes chimiques.

Les prochains jours et les prochaines semaines devraient nous permettre de répondre à au moins deux grandes questions.

Premièrement, nous saurons si le leadership du président russe est aussi précaire que le laissent entendre certains services de renseignements. Poutine ne décide pas seul et nous saurons bientôt s’il a les coudées franches.

L’autre grande question est de savoir ce que toléreront les Américains et leurs alliés. Vous vous souvenez de la fameuse «ligne rouge» de l’administration Obama en Syrie? Lancera-t-on le même ultimatum à Poutine que celui servi à Assad? Si le président russe est acculé au mur, il faut l’y maintenir.



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