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Le secteur de la santé connectée fait des émules en Côte d’Ivoire. Dernière née : la plateforme Orange Santé, annoncée en juin lors d’un raout d’investisseurs à Abidjan, la capitale économique ivoirienne, et en ligne depuis mi-septembre. Ce service a été développé par la filiale ivoirienne du géant français des télécoms en association avec DabaDoc, présenté comme le « Doctolib marocain ». Cette entreprise – dont Orange et l’assureur français Axa sont les actionnaires majoritaires – existe au Maghreb depuis 2016 où elle revendique 8 millions d’utilisateurs et des milliers de professionnels de santé référencés.
Prise de rendez-vous et téléconsultation en ligne, numérisation du dossier patient et de l’ordonnance : les services proposés en Côte d’Ivoire seront les mêmes qu’en Afrique du Nord. « Nous sommes une plateforme technologique qui digitalise l’accès à la santé et qui fluidifie les échanges entre les patients et l’écosystème médical : les médecins, les hôpitaux, les cliniques et même, à terme, les pharmacies », résume au téléphone depuis le Maroc Zineb Drissi Kaitouni, la directrice générale de DabaDoc.
En se lançant sur le marché ivoirien, Orange Santé vient directement concurrencer AfriDoctor. Cette start-up, dont le siège social se situe à Maurice, opère depuis fin 2018 dans une dizaine de pays africains avec la même offre et un modèle économique similaire : gratuité pour le patient, payant (au mois) pour le praticien.
L’entrepreneuse marocaine présente ces services de e-santé comme une réponse à certains des principaux problèmes dans le secteur ivoirien de la santé : le manque de praticiens et son corollaire, un difficile accès aux soins. Si la Côte d’Ivoire a réalisé des progrès ces dernières années – le pays comptait un médecin pour 7 354 habitants en 2019 contre un pour 15 391 en 2011 –, les disparités régionales sont encore criantes et certaines localités demeurent de véritables déserts médicaux. Selon le ministère de la santé, près de 30 % de la population vit à plus de cinq kilomètres d’un établissement de santé.
Dans les grandes villes du pays
Le diagnostic du nouveau venu sur le marché est « bon » juge Raymond Bleu-Lainé, le directeur général de Socapharm, une société de conseil basée à Abidjan et axée sur la formation aux pharmaciens et aux entreprises de la santé, notamment connectée. Le spécialiste s’interroge toutefois sur la « cible d’un tel service » dans un pays où les données coûtent cher et où tout le monde ne dispose pas d’une connexion à Internet.
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