in

Une réalité différente qui motive les Canadiennes

Une réalité différente qui motive les Canadiennes


La réalité canadienne est très différente des autres puissances du sport. Cet aspect, qui représente sans aucun doute un désavantage, comporte aussi un point positif fort important au moment de disputer la Coupe du monde à 15, qui a pris son envol en Nouvelle-Zélande samedi.

En Angleterre, en France, en Nouvelle-Zélande et en Écosse, le sport s’est professionnalisé, ce qui permet aux joueuses de se consacrer entièrement à leur passion.

« La valeur du sacrifice a beaucoup plus d’importance parmi nos joueurs, a raconté l’entraîneur-chef Kevin Rouet, dont la troupe a disputé son premier match en phase de groupe samedi en fin de soirée, face au Japon. Les filles doivent combiner leur travail avec la vie d’athlète de haut niveau. C’est un plus gros défi. »

Ce défi supplémentaire représente également une source de motivation. 

« Les filles sacrifient une partie de leur vie pour être ici, a illustré Rouet. Elles connaissent la valeur de leur engagement. »

« À la hauteur de ses moyens, Rugby Canada a appuyé les filles au cours de leur préparation, de poursuivre l’ancien entraîneur-chef du Rouge et Or, mais le rugby n’est pas un sport culturel au Canada. À l’exception de la préparation pour la Coupe du monde, les filles doivent gagner leur vie. »

Circuit professionnel

Rouet estime que le Canada doit pouvoir miser sur un circuit professionnel pour assurer le développement de ses joueuses. 

« Je suis confiant que ça vienne un jour, mais je ne sais pas quand, a-t-il mentionné. Ça va prendre des investisseurs. Si on adoptait le même modèle que chez les hommes avec la MLR, je serais très heureux. Chez les hommes, les Américains sont meilleurs que nous alors que c’est le contraire chez les femmes. Le Canada devra être le moteur du côté féminin pour mener à la création d’un circuit nord-américain. Nous avons les athlètes, mais il nous manque les ressources. »

Malgré cet écart important, les objectifs sont élevés pour le Canada, qui avait mis le sport sur la carte en s’inclinant en finale de la Coupe du monde de 2014. En 2017, le Canada avait pris le cinquième rang.

« Nous ne sommes clairement pas les favorites, mais on peut battre n’importe qui sur un match, a-t-il affirmé. Notre façon de gagner ne sera pas très jolie. On ne gagnera pas 70 à 0, mais on va être tannantes à jouer. »

Groupe équilibré

Le Canada pointe actuellement au troisième rang du classement mondial. L’Angleterre et la Nouvelle-Zélande occupent les deux premiers échelons. Dans son groupe de quatre, on retrouve l’Italie, qui occupe la cinquième place, les États-Unis en sixième position, et le Japon. 

« C’est le groupe le plus équilibré, a mentionné Rouet. Même si la nouvelle formule nous donne droit à l’erreur, il sera important de terminer au premier rang de notre pool pour éviter les têtes d’affiche si on veut gagner l’or. »

►Les deux premières équipes des trois groupes obtiendront leur billet pour les éliminatoires. Les deux meilleures troisièmes compléteront le tableau. Les championnes seront couronnées le 12 novembre, à Auckland.

Une équipe à l’accent québécois

Le Québec est très bien représenté au sein de l’équipe canadienne avec un contingent de 12 joueuses.

Ancien entraîneur-chef du Rouge et Or et établi depuis plusieurs années à Québec, Kevin Rouet assure qu’il n’y est pour rien. 

« Le Québec compte toujours historiquement pour le tiers de l’alignement, a-t-il souligné. Cette année, on compte 12 filles au sein de l’alignement de 32 joueuses, dont 23 sont en uniforme pour chaque match. »

Parmi les Québécoises, on retrouve les vétérans Karen Paquin et Elissa Alarie, qui ont pris part aux dernières éditions de la Coupe du monde en 2014, quand le Canada s’était incliné en finale face à l’Angleterre, et en 2017. Les autres partantes sont Alexandra Tessier, Brianna Miller et Fabiola Forteza. Justine Pelletier et Ngalula Fuamba ont été retenues elles aussi pour le premier match contre le Japon, samedi soir.

« Il y a une bonne présence du Québec et tout le monde a vraiment mérité sa place, a souligné Alarie. Il y a une bonne connexion sur le terrain et un confort à l’extérieur. Il y a une bonne chimie qui ressemble à celle de 2014. Il y a cinq filles qui étaient présentes en 2014. »

Membre de l’équipe canadienne à sept aux Jeux olympiques de Tokyo l’été dernier, Alarie a un faible pour le rugby à 15, elle qui disputera sa dernière compétition internationale en carrière. 

« Au rugby à 15, il y a plus de risques, on a plus le temps de s’installer et le jeu est plus physique, a expliqué l’arrière native de Trois-Rivières. C’est le fun de progresser vers l’avant avec l’équipe. »

« C’est ma dernière Coupe du monde, je l’accepte et je savoure chaque moment, de poursuivre Alarie. Ça fait 20 ans que je pratique le rugby. Je suis prête à passer à autre chose et pour un nouveau défi. »

Bonne chimie

Rouet aime la chimie au sein du groupe. 

« Nous avons un bon mélange de jeunesse et de filles qui possèdent l’expérience de la Coupe du monde, a-t-il souligné. Il y a aussi des filles plus jeunes qui comptent une belle expérience de la scène internationale pour avoir évolué en France et en Angleterre. On mise sur plusieurs bons leaders qui s’entraident. »

« C’était un problème au début, mais depuis que nous avons clarifié les rôles, ça va bien, d’ajouter Rouet. Parce que notre expérience était très diversifiée, on ne parlait pas le même langage. J’aime beaucoup le franc-parler de Karen quand elle parle aux jeunes. C’est important de recevoir un retour direct d’une joueuse. »

Le Canada disputera ses trois rencontres de groupe à Whangarei.



Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

GAZO - BECTE (Visualizer)

GAZO – BECTE (Visualizer)

La banque “éthique” NewB échoue à réunir les 40 millions d'euros exigés par la BNB

La banque “éthique” NewB échoue à réunir les 40 millions d'euros exigés par la BNB