« Une force collective se dégage en dehors et cela se voit sur le terrain », s’est satisfait samedi le sélectionneur Didier Deschamps après la victoire au Mondial contre le Danemark (2-1) grâce à Kylian Mbappé, « un joueur hors norme ».
Journaliste : Depuis des mois vous entendez parler de la malédiction des tenants du titre, éliminés dès le premier tour des trois dernières éditions. Cela a-t-il été un moteur pour votre groupe?
Didier Deschamps : « Bientôt je vais devoir remercier tous ceux qui m’en ont parlé! Vous (les journalistes) êtes bien retombés sur vos pattes. C’était factuel. Je ne suis jamais inquiet, aujourd’hui c’est une joie. Vous le savez, l’environnement n’est pas toujours des plus paisibles (en référence aux nombreuses blessures, NDLR). Mais quand je suis avec les joueurs, je fais en sorte d’aller au bout avec ceux qui sont là. Je n’avais pas d’anxiété ou d’inquiétude, pour la bonne raison qu’à un moment les statistiques sont faites pour être contredites. On ne va pas s’enflammer mais c’est très bien ce qu’on a fait jusqu’ici. Au-delà de la qualité du groupe, les joueurs sont des compétiteurs. Il y a une force collective qui se dégage en dehors, et sur le terrain cela se voit aussi. On aura besoin de ça pour ce qui nous attend. »
Journaliste : Pouvez-vous résumer la performance de Kylian Mbappé?
Didier Deschamps : « Kylian, c’est un joueur hors norme. Il a cette capacité à pouvoir être décisif, à faire des différences, même si les adversaires prennent des dispositions. Le fait d’avoir aussi d’autres joueurs autour de lui qui amènent du danger, cela lui permet d’être un peu plus libéré. Et au-delà de ses énormes qualités, il s’inscrit dans un collectif, il fait beaucoup d’efforts. Il s’est fixé cet objectif de la Coupe du monde et l’équipe de France aura besoin d’un très bon Kylian. C’est un leader. (…) Kylian ne va pas prendre la parole, ce n’est pas trop son truc, mais de par ce qu’il fait c’est une locomotive. N’Golo Kanté, on l’a pas entendu en 2018, mais ça ne l’a pas empêché (d’être un leader sur le terrain). »
Journaliste : Pourquoi avoir titularisé Jules Koundé à la place de Benjamin Pavard au poste de latéral droit? Et qu’avez-vous pensé du retour à la compétition de Raphaël Varane?
Didier Deschamps : « Benjamin sortait d’un match très compliqué pour lui (contre l’Australie, NDLR), j’ai estimé qu’il était mieux qu’il souffle. J’ai eu de longues discussions avec Jules avant de faire la liste, il était prêt pour jouer à ce poste-là. (…) Jules a été performant, évidemment il n’a pas eu beaucoup à déborder parce qu’avec la flèche qu’il y a devant lui (Ousmane Dembélé, NDLR), il ne peut pas aller plus vite. Il est plus dans un rôle de fermeture, d’équilibre, il a fait une bonne performance. Quant à Raphaël, il était prêt, on a tout fait pour. Il l’était pour le premier match mais de par les discussions que j’ai eues avec lui, le fait qu’il ait pu faire trois entraînements de plus, ça lui donnait encore un peu plus de garanties par rapport au fait qu’il n’avait pas joué depuis un peu plus d’un mois. Je sais que dans les vingt dernières minutes il y a toujours un risque, c’est pour ça que je l’ai sorti. Il a failli rater cette coupe du monde, il le sait, aujourd’hui il y est et on aura besoin de lui. »