Le géant gazier russe Gazprom ne fournit plus de gaz naturel à l’Allemagne depuis quelque temps, mais un article de la Deutsche Welle soulève des questions sur l’influence que Moscou a pu exercer sur Berlin grâce à ce gazoduc Nord Stream. Ce dernier fait aujourd’hui l’objet d’une enquête parlementaire lancée en juin 2022 autour de la Fondation de Mecklembourg-Poméranie-Occidentale (MV) pour la protection du climat et de la nature, une organisation à but non lucratif soupçonnée d’entretenir des liens avec le Kremlin dans le cadre du dossier Nord Stream.
Créée en 2021 à la demande de Manuela Schwesig, ministre-présidente sociale-démocrate du Land de Mecklembourg-Poméranie-Occidentale, cette organisation est accusée d’avoir d’autres priorités que la préservation de l’environnement. La MV est, en effet, suspectée d’avoir été en mesure de manipuler la politique énergétique de l’Allemagne afin de servir les intérêts russes.
Les liens entre la Fondation et Moscou ont été mis en lumière par une enquête de Sten Tolgfors, l’ancien ministre de la défense suédois. Le dirigeant suédois a démontré que l’organisation recevait des fonds du Kremlin, via une société énergétique suédoise, afin de financer sa campagne de lobbying pour Nord Stream.
Cette association financée par le Kremlin aurait pu par conséquent influencer les décisions politiques allemandes autour du gazoduc Nord Stream, qui a longtemps été considéré comme un outil de la Russie pour exercer une influence sur l’Europe.
Le gouvernement russe a toujours nié ces allégations et a déclaré que les accusations provenaient de l’hostilité de l’Occident envers la Russie. Cependant, les preuves présentées par l’enquête suédoise tendent à prouver le contraire.
Cet article de la Deutsche Welle souligne l’importance pour l’Allemagne de prendre au sérieux cette enquête parlementaire et de faire la lumière sur les liens entre la Fondation de Mecklembourg-Poméranie-Occidentale et le Kremlin. Le fait que l’Allemagne ait été surprise par l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014, malgré les avertissements de nombreux analystes, montre l’importance de s’assurer que la politique énergétique allemande n’est pas utilisée pour influencer la politique allemande et européenne en général.