Trente-quatre ans après, l’attentat de Lockerbie n’est pas une histoire terminée. Un Libyen soupçonné d’avoir assemblé et programmé la bombe qui a explosé dans un avion au-dessus de l’Ecosse en décembre 1988, tuant 270 personnes, a été placé en détention aux Etats-Unis, ont indiqué dimanche 11 décembre les autorités américaines.
Un porte-parole du département de la justice a confirmé, dans un courriel transmis à l’Agence France-Presse (AFP), l’arrestation et la mise en détention d’Abou Agila Mohammad Massoud. « Il doit comparaître devant un tribunal du district de Columbia », c’est-à-dire à Washington, a précisé le porte-parole sans préciser la date, pas davantage que les circonstances entourant la remise de M. Massoud aux autorités américaines.
Un seul condamné à ce jour
« Les familles des victimes de l’attentat de Lockerbie ont appris que le suspect Abou Agila Mohammad Massoud est en détention aux Etats-Unis », avait annoncé auparavant le parquet écossais dans un communiqué. « Le parquet écossais et la police, en coordination avec le gouvernement américain et les collègues américains, continueront à poursuivre cette enquête avec pour seul but de mener devant la justice ceux qui ont agi au côté d’Al-Megrahi », seul condamné dans cette affaire, a-t-il ajouté.
L’attentat avait visé un vol transatlantique reliant Londres à New York. L’appareil, un Boeing 747 de la Pan Am, avait explosé le 21 décembre 1988 au-dessus du village écossais de Lockerbie, tuant les 259 passagers et membres d’équipage et 11 personnes au sol. Une seule personne a été condamnée pour cet attentat : le Libyen Abdelbaset Ali Mohamed Al-Megrahi, mort en 2012. Il avait toujours clamé son innocence. L’année dernière, la justice écossaise a rejeté l’appel formé par la famille d’Al-Megrahi, estimant qu’il n’y « avait pas d’erreur judiciaire ».
En décembre 2020, la justice américaine avait annoncé poursuivre Abou Agila Mohammad Massoud, ancien membre des services de renseignement de Mouammar Kadhafi et à l’époque détenu en Libye. Le régime du dictateur libyen avait reconnu officiellement en 2003 sa responsabilité dans l’attentat et payé 2,7 milliards de dollars de dédommagement aux familles des victimes.