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Un rapport pointe du doigt la pollution comme étant responsable des problèmes environnementaux actuels.

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UNE ÉTUDE INÉDITE EN FRANCE MET LA POLLUTION SUR LE BANC DES ACCUSÉS DANS L’AUGMENTATION DE L’AUTISME

Depuis plusieurs décennies, le nombre de cas d’autisme dans les pays industrialisés ne cesse d’augmenter de manière exponentielle. Les raisons de cette hausse ne sont pas claires, mais les scientifiques soupçonnent l’environnement comme l’une des causes. En France, une étude inédite de grande envergure, la cohorte Marianne, va suivre pendant dix ans 1 700 femmes enceintes et leurs familles pour comprendre les déterminants biologiques et environnementaux précoces de l’autisme et d’autres troubles du neuro-développement. Cette étude pourrait transformer notre rapport à l’environnement et met la pollution sur le banc des accusés d’une préoccupation sanitaire croissante.

L’AUTISME : UN HANDICAP DEVENU UNE PRÉOCCUPATION SANITAIRE

L’autisme est un trouble du spectre de l’autisme caractérisé par un ensemble de troubles du comportement, de la communication et des interactions sociales. Dans sa forme lourde, il est vécu comme un handicap et devient une préoccupation sanitaire de plus en plus importante. En France, 8 000 enfants autistes naissent chaque année, selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm).

UNE AUGMENTATION EXPONENTIELLE DU NOMBRE DE CAS D’AUTISME

Selon les évaluations les plus récentes des pays industrialisés, le taux de prévalence de l’autisme est estimé à 2 %. Le nombre de naissances d’enfants autistes ne cesse d’augmenter dans les pays industrialisés. Aux États-Unis, les autorités sanitaires américaines comptaient un enfant autiste sur 5 000 en 1975, contre un enfant sur 68 en 2014. Seulement trois ans plus tard, ce taux passait à un sur 59.

LA RESPONSABILITÉ DE LA POLLUTION SUSPECT N°1

Les origines héréditaires des troubles neurodéveloppementaux sont attestées par l’ensemble de la communauté scientifique, mais l’ADN ne permet pas d’expliquer la hausse du nombre de cas. L’environnement, en revanche, a subi des perturbations massives depuis l’après-guerre, telles que la pollution atmosphérique, la contamination des aliments par les pesticides et engrais de synthèse, ainsi que la présence de perturbateurs endocriniens. Des collectes de données réalisées depuis une dizaine d’années établissent un parallèle de plus en plus évident entre la pollution et l’autisme.

COHORTE MARIANNE: LA PREMIÈRE ÉTUDE POUR ÉTABLIR LE LIEN DE CAUSALITÉ

L’effet des polluants sur la santé humaine n’est pas démontré sur le plan neurobiologique. À Montpellier, une étude inédite, la cohorte Marianne, va, pour la première fois, suivre 1 700 femmes enceintes et leur famille pendant dix ans pour comprendre les déterminants biologiques et environnementaux précoces de l’autisme et d’autres troubles du neuro-développement. L’objectif est de déterminer le lien de causalité entre l’autisme et la pollution et de mieux accompagner les enfants souffrant de troubles du développement et d’autisme.

LA PLANÈTE, LA SOCIÉTÉ, L’INDIVIDU : LA SANTÉ N’EST QU’UNE

Le projet de recherches Marianne met en évidence une prise de conscience citoyenne et politique qui dépasse le cadre de l’autisme. La société et les décideurs saisissent enfin que la santé humaine dépend de l’environnement, au sens chimique et social. Pour Camille, ingénieure médicale, le diagnostic autistique ne peut pas expliquer l’augmentation de l’augmentation des cas d’autisme. Elle a adopté un mode de vie plus écologique après que son fils de 11 ans a été diagnostiqué comme autiste. Camille espère que la démonstration de l’impact environnemental sur notre santé fera bouger les lignes et poussera les décideurs à agir.

CHANGEMENT DE PARADIGME

La progression de la pollution chimique n’a même pas commencé à ralentir dans le monde. L’établissement d’une corrélation directe entre la santé et la dégradation de l’environnement pourrait provoquer un déclic écologique et une modification du paradigme politico-environnemental, passant d’une écologie éthique à une écologie de santé publique. Les politiques pourraient être pressés d’agir pour préserver l’environnement en se basant sur l’argument que polluer fait mal à la santé. La santé est l’un des leviers d’action des plus puissants qui soit pour mobiliser nos peurs, selon Xavier Briffault, chercheur en sciences sociales et philosophie de la santé au CNRS.

Pour mieux comprendre, investir et agir pour la prévention de troubles de comportement tels que l’autisme, il est nécessaire de réaliser de grandes études comme la cohorte Marianne en France. Cela permettra de transformer notre rapport à l’environnement et de comprendre le lien de causalité éventuel avec les polluants. Les résultats de l’étude pourraient changer notre manière de vivre et amener les politiques à agir en faveur de l’environnement.

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