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Un marathon à 72 ans

Un marathon à 72 ans


«Je suis la Dominique Michel des marathons.» Un peu comme la célèbre humoriste québécoise multipliait les faux adieux aux «Bye Bye», Richard Pouliot est incapable de délaisser un de ses plus grands amours : la course à pied. 

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Âgé de 72 ans, le natif de Saint-Constant participait dimanche à sa 40e épreuve de 42,195 kilomètres. Il a réussi ce fait d’armes à l’événement où tout a commencé pour lui en 1981: le Marathon de Montréal.

C’est la 12e fois que l’ex-ingénieur en télécommunication relève le défi des méandres de la métropole québécoise. L’édition 2022 lui est toutefois particulièrement chère, puisqu’il est accompagné de sa fille de 42 ans, Geneviève.

«Je ne l’ai pas convaincue, elle m’a convaincu, raconte-t-il au bout du fil. À 72 ans, il ne me reste peut-être pas 20 autres [marathons]. Cette année, elle était prête. C’est son premier. Ça va être exceptionnel.»

«En 2019, elle a couru le demi-marathon et ça nous a rapprochés pas mal. C’est exceptionnel comme « feeling ». J’ai hâte de la voir [au fil d’arrivée]. Je suis tellement fier.»


Un marathon à 72 ans

MARIO BEAUREGARD/AGENCE QMI

Un athlète orgueilleux

Même s’il est en grande forme et en bonne santé, Richard Pouliot est bien au courant que la capacité de récupération d’une personne chute en vieillissant.

Sans jouer au prophète de malheur, le détenteur d’une ceinture noire troisième dan en taekwondo attend-il de subir une blessure sérieuse avant d’accrocher ses espadrilles?

«C’est probablement ça, répond-il avec une honnêteté désarmante. Ma fille vous le dirait: je suis la Dominique Michel des marathons. Il y a de l’orgueil en arrière de ça.»

«Je touche du bois, mais je n’ai jamais eu de blessures sérieuses. Mais évidemment, après un 42 km, on est tous un peu maganés.»

Un risque calculé

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, il n’est pas nécessairement risqué de compléter un marathon pour une personne de l’âge d’or… à condition que son corps soit habitué à vivre un tel stress.

«Pour quelqu’un qui a l’habitude de courir, qui a couru une bonne partie de sa vie, il n’y a pas d’âge dangereux pour faire un marathon. Tu peux faire un marathon à 70 ans, à 80 ans, c’est pas un problème», explique le fondateur de La Clinique Du Coureur, Blaise Dubois.

«Ce qui est problématique et potentiellement difficile, c’est commencer la course à pied à un âge plus avancé, de surcroît, si on n’a pas une santé cardiovasculaire optimale.»

Selon le physiothérapeute spécialisé en course à pied, les «incidences de blessure» pour un jeune adulte sont même plus importantes que pour un aîné.

Il ne s’en faisait ainsi pas du tout pour un coureur comme Richard Pouliot, qui a d’ailleurs franchi le fil d’arrivée en 3 h 36 min.

«Il a pris l’habitude et pour lui, ça va être un détail de faire cette course-là, avance Blaise Dubois. Son corps est déjà adapté, ses cartilages sont déjà solides, ses os sont très robustes.»

«C’est probablement le meilleur sport à pratiquer en vieillissant. Il y a une panoplie de pathologies qui sont réduites par la course à pied.»

Pour l’amour de la course

Richard Pouliot parcourra peut-être de plus petites distances dans les prochaines années, mais il souhaite convaincre d’autres «jeunes» comme lui de nouer leurs lacets.

«Je pense aux jeunes, aux gens de 40 ans, 50 ans, 60 ans, il n’est jamais trop tard pour courir. On n’est pas obligé de faire un marathon. J’ai du respect pour n’importe qui qui court.»

«Il faut aimer ça, mais ça ne coûte pas cher», conclut-il en ricanant.



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